Les produits biodégradables sont mauvais pour l'environnement
Les industriels vendent de plus en plus de produits à usage unique que l’on jette à peine utilisés. On trouve tous que c’est très pratique mais au moment de les mettre à la poubelle, on a souvent mauvaise conscience. Trop de déchets, trop de pollution, trop de ressources naturelles gâchées, le jetable n’est pas forcément compatible avec l’engouement de plus en plus grand pour tout ce qui est bio et écologique. Alors pour préserver ce marché très rentable les fabricants étaient obligés de réagir, et ils ont trouvé la formule a priori magique avec le mot biodégradable qui évoque la nature et l’élimination sans souci, c’est une très belle trouvaille marketing.
Cela ne sert à rien d’acheter du biodégradable
Le biodégradable, c’est exactement comme le recyclable. Un produit recyclable n’a d’intérêt que s‘il est recyclé, et un produit biodégradable que s’il est biodégradé, c’est-à-dire s’il se décompose facilement après usage une fois qu’il est devenu déchet. Mais tout ce qu’on nous vend comme biodégradable part en décharge ou en incinération comme les autres ordures ménagères. Dans un cas comme dans l’autre il n’y a aucune biodégradation, en incinérateur on brûle les déchets, en décharge on les compacte dans des conditions qui ne permettent pas la décomposition naturelle. Résultat, le consommateur paie plus cher en croyant bien faire et cela ne fait qu’augmenter le volume des déchets à traiter.
Pour jeter correctement on met parfois le biodégradable dans la poubelle de tri sélectif, mais en réalité c’est une grave erreur. Le produit biodégradable n’est pas conçu pour durer très longtemps, du coup il est incompatible avec le recyclage matière. Quand il arrive en centre de tri, il est éjecté des tapis et renvoyé vers la décharge ou l’incinérateur. C’est une opération supplémentaire et un surcoût qui finit par se répercuter sur les impôts locaux.
Les lingettes biodégradables occasionnent de gros dégâts
Les lingettes sont l’exemple le plus caricatural et le plus problématique. C’est tellement petit une lingette qu’on n’hésite pas à la jeter dans la cuvette des WC, et il y a même des industriels qui conseillent ce mode d’élimination sur les emballages. C’est au mieux de l’inconscience coupable, au pire du cynisme commercial, car même si elles sont évacuées quand on tire la chasse d’eau, les lingettes ne sont pas comme le papier. Elles n’ont pas le temps de se dissoudre dans le réseau d’évacuation avant d’arriver à la station d’épuration. Une fois-là, c’est une vraie catastrophe, elles s’entortillent sur les tamis, elles peuvent boucher les pompes.
C’est un vrai fléau. À titre d’exemple, l’agglomération d’Orléans retire chaque année 22 tonnes de lingettes de son réseau d’assainissement. C’est colossal et coûteux, 100.000 € par an rien que pour Orléans, mais c’est partout pareil.
Une supercherie légale
Tout est une question de normes. Les industriels se basent sur une norme qui concerne le compostage industriel, mais il se déroule à des températures élevées et dans des conditions contrôlées. Cela n’a rien à voir avec le compost qu’on fait dans son jardin, et les produits vendus comme biodégradables ne s’y décomposent pas. D’ailleurs quand on lit bien les emballages on est souvent surpris. D’un côté, on a biodégradable, bien visible, et de l’autre, en tout petits caractères, jeter à la poubelle, ou bien seules les fibres sont biodégradables. En fait, il y a un problème de vide réglementaire et les fabricants en profitent pour faire du greenwashing sans risquer d’amendes.
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