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Mieux soigner en dépensant moins

La semaine dernière, la ministre de la Santé a annoncé qu'il faudrait encore faire des économies pour limiter le déficit de l'assurance maladie. Mais peut-on bien se soigner pour moins cher ? Oui, et il y a des leviers évidents, mais lesquels ?
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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On consomme beaucoup trop de médicaments

C'est flagrant, surtout chez les personnes âgées, avec les
risques d'effets indésirables et d'interactions que ça comporte. De ce point de
vue, nos habitudes sont à revoir, on aurait tout à y gagner du point de vue  de la santé et des déficits.

On pourrait également économiser en utilisant davantage les
génériques, qui sont toujours à la traîne dans notre pays. En France, les
génériques sont plus chers qu'ailleurs.

On opère trop

C'est le cas dans la chirurgie de l'obésité :
l'assurance maladie observe que les critères préalables ne sont pas toujours
remplis.

Prenons un autre exemple, celui de la thyroïde. Dans 70% des ablations
de la thyroïde, les examens, qui servent normalement à juger si l'intervention
est nécessaire, ne sont pas réalisés. On enlève la thyroïde et on regarde
ensuite si ça valait le coup. Que Choisir Santé a ainsi estimé qu'une ablation
sur cinq n'était pas justifiée. Or, cette opération n'est pas anodine. On
doit ensuite prendre un traitement à vie.

A l'inverse, il y a des situations où il faudrait soigner
davantage : par exemple, les broncho-pneumopathies chroniques obstructives
sont souvent mal suivies. Faute d'accompagnement médical, après une
hospitalisation, on assiste à des rechutes qui entraînent souvent une réadmission à
l'hôpital.

L'explosion des dépenses de transports sanitaires, de
radiologie et de biologie est-elle justifiée ?

Les déplacements en
ambulance et en taxi pour raisons de santé ont beaucoup progressé. Quand on
doit faire des dialyses à répétition, ça ne se discute pas. Mais dans certains
cas, on peut rationaliser les dépenses.

Pour ce qui est de la radiologie et de
la biologie, on se rend compte que des examens sont réalisés massivement, sans
qu'on connaisse leur utilité réelle. Prenons le dosage de la vitamine D :
son rôle protecteur n'est pas prouvé, et on ne sait même pas à partir de quand il
y a une carence. Et pourtant, ça fait partie des cinq examens qui mobilisent à
eux seuls un quart des dépenses.  

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