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Pourquoi la rumeur nous attire-t-elle ?

Nous vivons dans une société de surinformation, des échanges rapides via internet et des réseaux sociaux. Si l'info circule, les rumeurs cavalent dans ces autoroutes de l'info. Mais qu'est-ce qui peut bien encore nous pousser à y prêter attention ? La réponse de Christilla Pellé-Douël, de Psychologies magazine.
Article rédigé par franceinfo
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Nous sommes ainsi faits que nous adorons les pseudo-infos lorsqu'elles nous semblent justement provenir d'un ailleurs un peu flou, mais qui serait au courant d'informations cachées. La plus récente, à propos de François Hollande, a fait un sacré bruit, c'est le moins que l'on puise dire, et n'est pour l'instant pas encore confirmée.

Mais ce qui est intéressant, c'est la vitesse de propagation, et la rapidité avec laquelle chacun était prêt à ajouter un détail que les autres ne connaissaient pas. On a entendu la thèse du complot, celle de la trahison... Bref, nous avons connu des moments d'excitation collective. Mais cet exemple frappant a fonctionné exactement comme toute autre rumeur.

D'abord le caractère soi-disant secret, en tout cas non-officiel de l'information, ce qui, paradoxalement, renforce sa véracité. Si on ne nous le dit pas officiellement, c'est qu'il y a bien quelque chose. Instantanément, ce mode de diffusion d'un pseudo-secret installe une connivence entre l'émetteur et celui qui reçoit l'info.

Plus l'info est incroyable, plus elle suscite l'intérêt

Nous avons tous lu et entendu que la mort de Lady Di était due à un complot, que les américains n'ont jamais marché sur la lune ou que le virus du SIDA est en fait le résultat dramatique d'un laboratoire soviétique qui l'aurait diffusé à travers le monde.

En découvrant ces infos, nous avons le sentiment d'en savoir plus que tout le monde de découvrir de qui reste caché à d'autres... nous faisons partie des initiés.

Nous tentons toujours de trouver un sens à ce qui nous échappe, le monde nous échappe, et c'est angoissant. Notre curiosité s'est également renforcée. Submergé que nous sommes par le flot continu des informations, et étouffés par les nouvelles dramatiques et proprement incroyables, nous sommes face à une surenchère.

Faire le tri entre le vrai et le faux

Les révélations de WikiLeaks ou d'Edouard Snowden viennent renforcer nos tendances paranoïdes. Comment faire alors pour ne pas tomber dans le piège ? C'est tout bête : retournez les armes de la rumeur contre elle-même, doutez de la réalité de la rumeur, prenez le temps d'y réfléchir, vérifiez, et évitez de la répandre, ce qui n'est pas toujours évident.

Un livre :  Légendes urbaines, rumeurs d'aujourd'hui , de Véronique Campion-Vincent, et Jean-Bruno Renard, chez Payot

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