Apnéal : une future application à base d’IA pour diagnostiquer l’apnée du sommeil avec un smartphone
La révolution, c’est que l'application française APNÉAL, en cours de développement, n’a pas besoin de communiquer avec des électrodes, un bracelet ou un quelconque équipement médical, pour détecter l’apnée du sommeil : un morceau d’adhésif et un smartphone suffisent, sachant que 90% des modèles actuels de téléphones sont compatibles.
L’application s’appuie sur le micro et sur deux des capteurs, l’accéléromètre et le gyroscope. Ils fournissent chacun jusqu’à 1.500 mesures par seconde. Severin Benizri, l’un des trois cofondateurs d’APNEAL, explique à franceinfo comment installer le smartphone, chargé à plein, et en mode avion, avant de s’endormir :
"On le positionne sur le thorax, avec le microphone tourné vers la bouche, fixé par-dessus le pyjama avec un bandage adhésif, qu’on peut trouver dans n’importe quelle pharmacie, ce qui rend l’examen complètement accessible. Les capteurs du téléphone vont nous permettre d’enregistrer les mouvements de la cage thoracique – quand le thorax se gonfle et se dégonfle – les battements cardiaques, ainsi que le son de la respiration."
Le smartphone scotché sur le pyjama
Au réveil, ces données sont envoyées sur les serveurs d’APNÉAL, où elles vont être analysées, grâce à des algorithmes d’intelligence artificielle, et des modèles créés par la start-up, en étudiant des patients équipés à la fois d’un smartphone et d’un polysomnographe, l’appareil de mesure médicale de référence.
Comment juger de la valeur scientifique, médicale de cette application en cours de développement ? J’ai posé la question au docteur Justine Frida, pneumologue et spécialiste du sommeil, au centre du sommeil à l’hôpital Bichat, à Paris. Après un premier test sur 45 patients, c’est elle qui dirige l’étude clinique en cours dans trois pays (France, Espagne, Allemagne) sur 500 patients cette fois, avec des résultats attendus mi-2025. Le docteur Frida insiste sur le sérieux et "la très bonne concordance" entre les estimations fournies par APNÉAL et la polysomnographie. Les créateurs de la start-up estiment la fiabilité à 90%. Et donc, dans neuf cas sur dix, les résultats coïncident.
Moins de 50 euros pour un examen
Objectif ultime pour l’application : la certification en tant que dispositif médical logiciel, et le marquage CE, un processus long et complexe, qui pourrait prendre trois ans. En attendant, l’équipe d’APNÉAL vise septembre 2024, pour permettre à des volontaires de tester l’application, avant le début de la commercialisation – hypothèse de prix : moins de 50 euros l’examen – et l’espoir d’une prise en charge, potentiellement à 70%, par la Sécurité sociale.
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