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Le jeune homme qui veut "faire le bien" avec le big data

Un jeune informaticien français propose de réduire le chômage grâce aux algorithmes et aux données massives. Portrait d'un étonnant ambitieux qui veut "faire le bien" grâce à la technologie.
Article rédigé par Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (L'informaticien Paul Duan lors d'une intervention à "L'Echappée Volée" en 2015 © L'Echappée Volée (extrait vidéo))

De Trappes à la Silicon Valley

Paul Duan est un jeune homme étonnant. Un jeune homme qui pense que l’on peut « faire le bien » grâce à la technologie. Une vision très différente des images effrayantes que l’on a parfois à cause de la surveillance de masse ou des robots qui "vont nous prendre nos emplois". Âgé de 23 ans, originaire de Trappes, une banlieue « difficile » de la région parisienne, ce fils d’immigrés chinois réfugiés en France après les événements de Tienanmen - cela explique sans doute beaucoup de choses – affirme que l’on pourrait baisser le chômage de 10% grâce aux algorithmes et au big data (données massives). Ce n’est pas un doux rêveur, il a séduit plusieurs responsables politiques qui l’ont rencontré.

Réduire le chômage grâce aux algorithmes

L’idée ? Exploiter la base de données qui contient toutes les informations sur les chômeurs français, de manière anonyme, pour tenter de mettre en corrélation les demandeurs d’emploi avec les offres non pourvues. On estime, en effet, qu’il y aurait plusieurs centaines de milliers de postes qui ne trouvent pas preneurs. Paul Duan et son équipe sont donc en train de mettre au point une application mobile permettant aux chômeurs de mieux évaluer leur parcours à l’aide d’un diagnostic personnalisé. Il a passé un partenariat avec Pôle Emploi qui a accepté de lui ouvrir ses bases de données.

Une démarche de « service public »

Paul Duan fait partie de ces jeunes geeks qui veulent changer le monde mais en mode "service public". Dans une intervention très remarquée l’an dernier lors du rassemblement « L’Echappée volée » (voir vidéo ci-dessous), il expliquait qu’il avait essayé la politique - il a fait Sciences Po en France - mais que, selon lui, "ce n’est pas la bonne solution". Il trouvé son bonheur en plongeant dans les maths, l’informatique et la science des données à Berkeley, en Californie. Là, contrairement aux jeunes loups de la Silicon Valley, il n’a pas créé une start up mais une ONG, Bayes Impact, financée notamment pas la Fondation Bill Gates.

Logiciels libres

Paul Duan vient de rentrer en France après avoir accepté de diviser son salaire par quatre afin de se consacrer à son projet sur le chômage. Il n’en n’est pas à son coup d’essai puisqu’il a déjà créé à San Francisco un programme qui optimise les déplacements des ambulances. Il travaille aussi sur un logiciel pour réduire les risques de réadmission des patients à l’hôpital après une intervention. Paul Duan ne se pose pas en sauveur mais il espère apporter sa pierre grâce à l’analyse des données massives avec des logiciels libre basés sur de l’open data, c'est-à-dire des informations publiques.

 

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