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Les grands défis technologiques : TGV du futur, en Asie plutôt qu’en France

Le défi technologique du jour, c’est de succéder au TGV, mais 40 ans après son lancement, et après avoir transporté plus de trois milliards de passagers, la relève du train à grande vitesse français se fait attendre.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
La première rame du TGV-M, et son nez allongé, a été presentée le 9 septembre 2022 à La Rochelle. Techniquement, ce train peut rouler 40 km/h plus vite que les TGV actuels en vitesse commerciale, mais le PDG de la SNCF l’a précisé : "On est à 320 km/h, on ne cherche pas à aller plus vite". (MARIE-LAURENCE DALLE / FRANCE BLEU LA ROCHELLE / RADIO FRANCE / MAXPPP)

Encore quelques mois de patience avant l’arrivée des premières rames du TGV-M, la nouvelle génération de trains à grande vitesse français, presque 30 ans après l’apparition des premiers TGV Duplex. “M“ comme “modulaire“ puisque le nombre de wagons est ajustable (sept, huit ou neuf). Et dans chaque wagon, d’un jour à l’autre, selon les besoins, grâce aux rails sur lesquels sont montés les sièges, la SNCF peut en enlever, en remettre ou les changer, y compris pour transformer une 1ère place en seconde classe et vice-versa. Autre possibilité : ajouter des espaces pour les bagages ou les vélos ou en retirer. L’arrivée des premiers "TGV-M" est donc prévue courant 2024, potentiellement avant le début des JO de Paris 2024.  

"On est à 320 km/h, on ne cherche pas à aller plus vite."

Jean-Pierre Farandou, président de la SNCF

au "Parisien"

Sur le papier, le TGV-M peut rouler 40 km/h plus vite que les TGV actuels en vitesse commerciale, mais le PDG de la SNCF l’a précisé : "On est à 320 km/h, on ne cherche pas à aller plus vite", disait Jean-Pierre Farandou, le président de la SNCF, lors de la cérémonie pour les 40 ans du TGV, le 17 septembre 2021 ; cérémonie au cours de laquelle Emmanuel Macron avait dévoilé la nouvelle motrice du TGV-M, et son nez allongé. Il faut dire qu’à vitesse égale, le TGV-M consomme 20% d’énergie en moins grâce à cet aérodynamisme repensé et à une nouvelle motorisation, avec un bilan carbone amélioré de 32% selon la SNCF.

20% de passagers en plus, 20% d’énergie en moins

Le TGV du futur ne sera donc pas plus rapide. Ce qui va changer concerne essentiellement le confort à bord, avec davantage d’espace, malgré une augmentation de 20% du nombre de passagers – jusqu’à 740 passagers par rame au lieu de 600 dans les TGV actuels – et des fenêtres plus grandes (+ 10% pour les surfaces vitrées). Autre amélioration majeure : l’accessibilité repensée pour les personnes à mobilité réduite : elle se fera en autonomie complète, y compris pour accéder au niveau haut, grâce à une plateforme élévatrice pivotante pour les passagers en fauteuil roulant. Les déficients visuels, eux, seront guidés par un système sonore.

On espère aussi la 5G, sous réserve que le wifi fonctionne : Alstom, le constructeur de cet Avelia Horizon rebaptisé “TGV-M“ par la SNCF promet “un WiFi performant“. En 2018, la SNCF a commandé 100 rames TGV-M pour 2 milliards 700 millions d’euros. Une facture, elle aussi, en recul de 20%. Une option existe pour 100 autres rames.

505 km/h d’ici 2027, entre Tokyo et Nagoya

La France renonce donc – pour l’instant – à aller toujours plus vite. Notre TGV - qui détient toujours, depuis 2007, le record du monde de vitesse sur rail avec 574,8 km/h - ne figure, en vitesse commerciale, qu’à la 3e place des trains les plus rapides au coude-à-coude avec l’ICE 3 allemand, tous deux devancés par le TGV chinois – le Fuxing CR400 – 2e, avec ses 350 km/h entre Pékin et Shanghai.

C’est d’ailleurs aussi à Shanghai que se trouve le train le plus rapide du monde, à l’heure actuelle : 430 km/h en vitesse de pointe, pour le Maglev Transrapid, et sept minutes à peine pour parcourir les 30 km jusqu’à l’aéroport de Pudong. Un train à sustentation magnétique, une technologie qu’on retrouvera d’ici 2027, au Japon, sur la nouvelle ligne Tokyo-Nagoya. Vitesse commerciale annoncée : 505 km/h ! Durée du trajet : 40 minutes au lieu de trois heures ! Le Shinkansen dans sa version dite "Chuo" redeviendra, alors, le train le plus rapide du monde.

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