Meta : le metavers passe au second plan, derrière l’intelligence artificielle
À Menlo Park en Californie, au siège de l’ancien Facebook, on n’a jamais aussi peu parlé du métavers depuis que le groupe a pris le nom de "Meta". Mauvais timing pour Mark Zuckerberg qui, fin 2021, croyait l’heure des avatars arrivée, mais qui, face au phénomène chatGPT, a choisi de temporiser, pour ne pas aller contre l’air du temps. Il a aussi préféré jouer la carte très opportuniste de l’IA, même si Meta travaille depuis longtemps sur ces technologies.
Action Meta : un cours multiplié par quatre depuis un an
Il commençait à y avoir danger – un vrai risque de fausse route – et il a fallu serrer la vis pour sortir de la période Covid, aggravée par la pénurie de composants. Il y a un an et un jour, le 3 novembre 2022, l’action Meta touchait son plus bas niveau historique depuis 5 ans, à 88 dollars.
Deux plans de licenciements massifs plus tard, le groupe s’étant allégé d’au moins 21.000 personnes, l’action Meta a repris des couleurs. Elle vaut aujourd’hui quatre fois plus cher : près de 313 $ à la clôture de Wall Street, vendredi soir. Et encore, début septembre, elle culminait à 383 $... Le métavers n’est décidément plus le projet porteur d’il y a deux ans. Début octobre, rebelote : Meta a annoncé leur licenciement, à des salariés de la division processeurs, qui compte environ 600 personnes.
Et pourtant, en apparence, Mark Zuckerberg ne lâche pas le morceau avec ses casques immersifs : des casques qui reposent, justement, en partie, sur ces composants maison. Et le timing – encore lui – du Quest 3, le dernier-né des casques immersifs grand public, signés Meta, n’est pas rassurant : le 27 septembre, Mark Zuckerberg le présentait en détail : une nouvelle affirmation de l’importance stratégique du casque et des univers qu’il affiche. Et pourtant, quelques jours après, tombait l’annonce des départs, dans l’équipe chargée de concevoir les futurs processeurs Meta.
Threads qui se voyait éclipser l'ex-Twitter ne décolle pas
Aujourd’hui, Meta cherche de nouvelles sources de revenus dans toutes les directions comme avec Threads, le réseau social aux 100 millions d’inscrits en une semaine, qui voulait éclipser X / ex-Twitter mais qui a bien du mal à décoller, à cause de la nouvelle réglementation européenne. Le fameux DSA, le Digital Services Act, a provoqué le report du lancement de Threads en Europe. Résultat : une audience amputée dans une partie du monde et l’impossibilité pour les Européens de contribuer au contenu.
L’autre idée de Mark Zuckerberg, c’est de rendre Instagram et Facebook payants, toujours en Europe (on parle de 160 € par an) pour tous ceux qui refuseront les pubs et l’exploitation de leurs données personnelles.
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