Modèle A d’ALEF Aeronautics : la première vraie voiture volante dans moins de deux ans ?

Sauf coup de théâtre, les taxis volants, promis pour les Jeux de Paris 2024 mais boudés par la mairie de Paris, ne pourront pas transporter de passagers, notamment parce qu’ils ont pris du retard dans l’obtention des autorisations administratives.
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Un prototype, taille réelle, du modèle A de voiture volante d'ALEF Aeronautics, garé dans une rue en Californie. (ALEF AERONAUTICS / CONSTANTINE KISLY)

Et pendant ce temps, d’autres projets fous avancent, à l'image du "Modèle A", présenté comme la première vraie voiture volante, au dernier Mobile World Congress à Barcelone. Un vrai faux air de Porsche, quatre roues, un drôle de matériau pour le capot et le coffre, et en fond sonore, le ronronnement des hélices : c’est l’impression déroutante que donne ce prototype du modèle A, présenté à la moitié de sa taille réelle, à Barcelone, sur le stand d’ALEF Aeronautics.

Son directeur général, Jim Dukhovny, explique le concept à franceinfo : "Imaginez une voiture standard. Retirez le moteur, retirez le coffre arrière. Vous voilà avec de la place. Dans cet espace vide, mettez des rotors électriques, huit hélices : quatre à l’avant, quatre à l’arrière. Ajoutez quatre moteurs et quatre roues, parce qu’il faut aussi pouvoir l’utiliser comme une voiture.

Le dessus de la carrosserie est constitué d’une structure en filet, semi-solide, semi-ouvert, pour que l’air puisse passer à travers. Vous voilà en mesure de décoller verticalement, parce qu’il y a suffisamment d’air pour vous soulever. Et donc, vous pouvez rouler, décoller à la verticale, et avancer en volant !"

200 km en volant, 300 km en roulant

Pour se déplacer dans les airs – jusqu’à 200 km d’autonomie en vol – la voiture se met sur la tranche, mais à l’intérieur de l’habitacle, les deux personnes à bord restent à l’horizontale : la vidéo en image de synthèse est assez impressionnante.

Contrairement à tous les projets d’hélicoptères électriques aux allures de gros drones, comme les taxis volants de Paris 2024, il ne s’agit pas seulement d’un véhicule censé voler, mais aussi d’une voiture qui roule, et qui peut parcourir 300 km, les pneus bien au sol. Voilà la raison pour laquelle le qualificatif de voiture volante devrait lui être réservé, selon ses concepteurs.

150 dollars d'acompte puis 300.000 dollars à l'achat !

Les projets de véhicules volants se multiplient depuis des années mais combien sont-ils à passer l’étape du prototype ? Des concepts qui font rêver – dont l’un des plus récents, le Air Scooter du français volant Franky Zapata – on en a vu passer tellement, et disparaître, faute de financement ou de certification administrative.

Avec ce modèle A, on retrouve le même excès d’optimisme, avec une prévision de début de commercialisation aux Etats-Unis, entre la fin de l’année prochaine et le début 2026. Mais ça marche ! 3000 clients ont déjà versé un acompte pour réserver leur exemplaire, à 300.000 dollars pièce.

Et ALEF travaille déjà sur la voiture volante d’après, le modèle Z. Sortie prévue en 2035 : elle pourrait accueillir quatre personnes au lieu de deux, pour un prix – 35.000 dollars – presque divisé par 10.

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