Nouveau monde. Feu vert de Bruxelles pour la fabrication de batteries automobiles européennes
La Commission autorise les pays européens à subventionner la fabrication de batteries pour les véhicules électriques.
Si la voiture électrique est l’une des clés de la transition énergétique, la batterie en est le maillon faible. En effet, les batteries pour véhicules électriques sont fabriquées presque exclusivement en Asie (Japon, Corée, Chine), ce qui pose un vrai problème d’indépendance industrielle et énergétique. Face à cette situation, la Commission européenne vient d’autoriser sept États membres (France, Allemagne, Belgique, Finlande, Italie, Pologne, Suède) à investir conjointement 3,2 milliards d'euros pour développer des batteries électriques "européennes", sans que cela ne représente une distorsion de concurrence.
Réponse européenne à la domination chinoise
En plus de cet argent public, 5 milliards d’argent privé supplémentaires devraient être investis par 17 entreprises européennes. Les Européens prévoient de développer des batteries qui se rechargeront plus vite et avec une plus longue durée de vie, promettant des voitures électriques plus performantes et moins chères dans les années à venir.
Cependant, ces batteries européennes seront-elles réellement compétitives face aux produit asiatiques ou même américains ? Le californien Tesla vient, par exemple, d’annoncer l’ouverture prochaine d’une usine en Allemagne.
Les limites de la voiture électrique
Reste une question : la voiture électrique est-elle vraiment la bonne solution contre le réchauffement climatique ? Même si son bilan carbone – fabrication comprise – demeure inférieur à celui du véhicule thermique, selon les experts, ce n’est pas non plus la panacée.
La voiture électrique n’émet pas de CO2 en roulant mais si l’on utilise de l’électricité "sale", comme le charbon en Allemagne, pour la recharger, alors on ne fait que déplacer la pollution. En outre, l’augmentation du parc de véhicules électriques dans le monde va inévitablement conduire à une production plus élevée d’électricité dans les années à venir (y compris de l'énergie "non propre"). Sans compter que la fabrication des batteries elles-mêmes est polluante et qu’il faut les recycler.
Quelques bonnes nouvelles
D'abord, une filière de recyclage est en train de se mettre en place, notamment au niveau européen. Ensuite, la durée de vie des batteries s'avère finalement supérieure à ce que l’on prévoyait au départ. Par exemple, le constructeur Nissan vient d’annoncer que ses batteries pourraient finalement durer 22 ans au lieu des sept à huit ans estimés initialement. En outre, les batteries de voitures peuvent trouver une seconde vie dans l’habitat ou l’industrie.
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