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Nouveau monde. Quelle responsabilité des réseaux sociaux dans l’assaut du Capitole ?

Twitter, Facebook, Instagram sont intervenus mercredi soir en urgence pour censurer les comptes de Donald Trump. La question se pose de leur responsabilité, directe ou indirecte, dans les événements.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Des partisans de Donald Trump ont pris d'assaut le Capitole (6 janvier 2021). (SPENCER PLATT / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

Twitter, Facebook, Instagram en mode panique. Les grandes plateformes de réseaux sociaux évoquaient une "situation d’urgence ", mercredi 06 janvier, lors de l’assaut du Capitole. Elles ont agi de manière de plus en plus radicale au fil des heures. Allant jusqu’à censurer les publications de Donald Trump.

Twitter a d’abord empêché les like et les retweets sans commentaire des messages du président. Puis, 3 tweets dans lesquels il continuait à revendiquer la victoire, notamment dans une vidéo, ont été carrément supprimés. Vers 1h du matin, la plateforme a annoncé qu’elle bloquait pendant 12h le compte à près de 90 millions de followers de Trump, parce que les messages étaient contraires à son règlement et qu’ils risquaient d’attiser la violence, menaçant même de le suspendre définitivement si les messages problématiques perduraient. Idem pour les autres plateformes. Facebook, Instagram et YouTube (Google), qui ont suspendu momentanément les comptes de Donald Trump. 

Ce jeudi soir, Facebook annonce bloquer le compte de Donald Trump pour au moins deux semaines. 

Situation inédite

C’est la question de la responsabilité des plateformes qui est posée. On a pu voir, parmi les personnes qui ont envahi le Capitole, que beaucoup se revendiquaient ouvertement du mouvement Qanon, cette mouvance complotiste (qui parle d’État profond et de pédosatanisme dans les rangs du pouvoir…), née sur le réseau 4chan et amplifié par des groupes Facebook, du fait de l’algorithme de recommandation qui enferme les utilisateurs dans des bulles d’information. Les plateformes ont-elles eu peur d’être accusées de complicité d’apologie de la violence ?

Les réseaux sociaux semblent pris en étau entre, d’une part,leur principe de neutralité et, d’autre part, leur responsabilité en termes d’ordre public. Ce genre de situation pourrait évidemment se reproduire, n’importe où dans le monde, avec des conséquences que l’on n’ose imaginer.

 

 

 

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