Nouveau monde. Une entreprise française remporte un concours mondial de la reconnaissance faciale
La technologie de la société Idemia s’est montrée la plus fiable pour l’identification d’un visage parmi des millions.
Spécialisée dans la biométrie et notamment la reconnaissance faciale, l’entreprise française Idemia vient de remporter le concours international Face Recognition Vendor Test, organisé par les États-Unis. Elle a devancé 270 concurrents européens, chinois ou américains comme Microsoft.
franceinfo : En quoi votre technologie est-elle la plus efficace ?
Vincent Bouatou, directeur de l’innovation stratégique d’Idemia : Le concours consistait à montrer la photo d’un visage à notre algorithme pour qu’il la retrouve au milieu d’une base de plus d’un million d’autres. Notre technologie, qui s'appuie sur une expérience de plusieurs décennies, s’est révélé la meilleure, avec un taux d'erreur ridiculement faible. Nous sommes très fiers de ce résultat obtenu par nos équipes de recherche et développement.
À quoi peut servir cette technologie de reconnaissance faciale ?
Les cas d'usage sont multiples. Par exemple, on peut utiliser la reconnaissance faciale pour faire de l’identification forte dans le cadre d’une ouverture de compte bancaire, en comparant la photo du visage de la personne avec la photo de son titre d'identité.
On peut aussi automatiser le contrôle aux frontières, comme c'est le cas notamment en France dans certains aéroports. Cela permet de passer dans un sas automatique, qui va comparer la photo du passeport et le visage de la personne, sans avoir besoin de vérifications manuelles. À Paris et à Lyon, aujourd’hui, cela permet d’accélérer toutes les étapes de contrôle afin d’embarquer très rapidement en avion. Nous avons équipé l'aéroport international de Singapour afin qu’une personne puisse embarquer en moins de 10 minutes après son arrivée à l’aéroport.
La reconnaissance faciale fait peur. Comment rassurer ?
Il y a un vrai besoin de transparence sur les usages de cette technologie. Pourquoi est-elle déployée ? À quelles fins ? De quelle manière ? Il faut pouvoir garantir que les données biométriques, c'est-à-dire les informations de votre visage, ne sont pas stockées dans une base de données qui puisse être utilisée. Dans notre cas, on se contente de faire une comparaison, puis, on oublie tout. Il n'y a pas de dissémination.
Le règlement général sur la protection des données européen (RGPD) pousse réellement à cela, puisque nous devons faire une analyse d'impact sur la vie privée pour chaque solution déployée. Par ailleurs, il y a aussi aujourd'hui, pour la plupart des systèmes d'identification biométriques, une possibilité pour l’utilisateur de tout simplement refuser la reconnaissance faciale et de demander à ce que le processus soit fait de manière manuelle.
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