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Nouveau monde. WhatsApp refuse de créer une "backdoor" après l’attentat de Londres

Après l’attentat du 22 mars à Londres, la ministre de l’Intérieur britannique a    réclamé à nouveau l'instauration de "portes dérobées" dans les applications de communication pour permettre la surveillance des terroristes. WhatsApp refuse pour une question de principe. 

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Page Facebook What's App sur un Samsung Galaxy S4 en 2014 (DADO RUVIC / REUTERS / X02714)

WhatsApp à nouveau dans l’œil du cyclone. Il semble, en effet, que le terroriste Khalil Masood, auteur de l’attentat du 22 mars à Westminster (4 morts et 50 blessés), ait utilisé à plusieurs reprises l’application de messagerie, filiale de Facebook, avant de commettre son acte. Evidemment, cela intéresserait beaucoup les enquêteurs d’en savoir plus afin d’identifier d’éventuels complices. Problème : depuis avril 2016, WhatsApp est chiffré de bout en bout, cela signifie que les messages sont codés et strictement impossibles à déchiffrer. 

"Portes dérobées"

C’est une rengaine qui revient à chaque affaire de ce genre. Cela ne concerne pas seulement WhatsApp mais toutes les applications de communication hyper-sécurisées (Telegram, iMessage, etc.). Les autorités britanniques, comme sans doute les Américains et les Français, aimeraient que ces applications disposent d’une backdoor, c'est-à-dire une "porte dérobée", réservée aux services judiciaires, qui permette de décoder les messages dans le cadre d’une enquête judiciaire.

Actuellement, même les ingénieurs de WhatsApp ne peuvent pas accéder aux contenus produits par les utilisateurs. Les responsables de l’application assurent également qu’ils ne conservent aucune copie sur leurs serveurs.

Position de principe

Tout cela a un petit air de déjà-vu. En 2011, BlackBerry avait essuyé les mêmes demandes. Surtout, cela ressemble au bras de fer entre Apple et le FBI, aux États-Unis, à propos de l’iPhone de l’auteur de la tuerie de San Bernardino en 2015.

A chaque fois, la réponse est la même : pas question de créer une backdoor, même théoriquement réservée à la police et à la justice, car il y aurait quasiment 100% de chances pour que celle-ci tombe un jour ou l’autre entre les mains d’autres personnes, telles qu’un Etat policier ou n’importe quel hacker mal intentionné. Ce serait alors une menace pour la vie privée de tous les utilisateurs.

C’est une position de principe très ferme à laquelle les fournisseurs de technologies ont choisi de se tenir jusqu’à présent, depuis les révélations concernant les écoutes abusives de la NSA. En France, la CNIL a récemment rappelé qu’elle était également opposée aux portes dérobées au nom de la protection de la vie privée, sachant que les autorités judiciaires disposent d’autres pouvoirs d’investigation.

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