Prism : la défense des géants du Web
Oui, nous fournissons des informations aux autorités
américaines lorsqu'elles le demandent mais, non, la NSA ne lit pas à livre
ouvert dans nos serveurs. Voilà en résumé la position des géants du Web mis en
cause dans l'affaire Prism, ce système de surveillance de l'agence américaine
NSA destiné à lutter contre le terrorisme.
L'indignation soulevée par cette affaire a poussé plusieurs
acteurs du Web à réagir. Ils viennent de publier le nombre de demandes reçues
en six mois concernant l'accès à des données privées des utilisateurs. Bilan :
4.000 à 5.000 pour Apple, 6.000 à 7.000 pour Microsoft, 9.000 à 10.000 pour Facebook
et environ 13.000 pour Yahoo qui serait le plus sollicité apparemment à cause de
sa messagerie Yahoo mail.
Les contraintes légales
Le problème, c'est que l'effort de transparence des géants
du Web se heurte à des contraintes légales. Ces chiffres ne sont pas précis.
Ils englobent à la fois les fameuses requêtes de la NSA dans le cadre de la
lutte contre le terrorisme et les
demandes judiciaires classiques concernant les crimes de droit commun ou les
disparitions de personnes comme dans tous les pays du monde et. En fait, les
opérateurs n'ont pas le droit de diffuser le détail qui donnerait une meilleure
idée de l'impact de la fameuse loi qui inquiète les défenseurs des libertés
individuelles. Google a saisi la justice américaine pour obtenir le droit de
divulguer ces chiffres. Google ou encore Twitter annoncent également leur
intention de publier à partir de maintenant des statistiques régulières sur les
demandes d'information formulées par les autorités. Bref, les entreprises
high-tech tentent d'inverser la vapeur en apparaissant comme de simples
exécutants soumis à la loi.
Les réactions continuent
Aux Etats-unis, les associations de défense de la vie privée
et quelques hommes politiques continuent de s'insurger. Le co-fondateur d'Apple
Steve Wozniak affirme qu'il ne "reconnaît pas son Amérique". En
revanche, dans la Silicon Valley cette affaire ne semble pas ébranler pas grand
monde.
De son côté, Barak Obama continue de soutenir et de
justifier la surveillance préventive du projet Prism. Selon le directeur de la
NSA, cela aurait permis de déjouer une cinquantaine d'attentats depuis 2001
dont un à la bourse de New York et un autre en Belgique.
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