Qui sont les grands gagnants du feuilleton Sam Altman chez OpenAI ?

Le limogeage de Sam Altman, son embauche chez Microsoft, puis son retour à la tête d’OpenAI – à l’origine de chatGPT – ont tenu la planète tech en haleine, ces derniers jours. Le monde de l’intelligence artificielle n’est plus tout à fait le même. Alors qui sont les grands gagnants mais aussi les grands perdants de cette folle semaine ?
Article rédigé par Benjamin Vincent
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
6 novembre 2023. San Francisco, Californie. Le CEO de Microsoft, Satya Nadella (D) et le CEO d'OpenAI, Sam Altman (G), qui a prononcé le discours d'ouverture de la première conférence des développeurs d'OpenAI. (JUSTIN SULLIVAN / GETTY IMAGES NORTH AMERICA / GETTY IMAGES VIA AFP)

Steve Jobs avait mis douze ans pour revenir à la tête d’Apple. Jack Dorsey chez Twitter, sept ans. Sam Altman, lui, n’a même pas mis cinq jours. C’est lui le premier grand gagnant de ce vaudeville inattendu dans la Silicon Valley. Lui qui faisait partie des six fondateurs d’OpenAI avec Elon Musk, notamment, en décembre 2015. Lui qui n’était pas encore connu du grand public. Lui qui s’est retrouvé à la merci d’un véritable coup d’État en interne ; d’une décision d’un Conseil d’administration moins fonceur, et plus prudent que lui, par rapport à l’intelligence artificielle et ses dangers.

Son fauteuil de CEO et une nouvelle légitimité

Sam Altman a donc récupéré son fauteuil de CEO, grâce à la pression des principaux investisseurs d’OpenAI, mais aussi des deux tiers des salariés qui ont menacé de le suivre chez Microsoft. Il a aussi gagné une nouvelle légitimité, et un Conseil d’administration renouvelé, avec le remplacement de trois de ses membres, notamment par Larry Summers, l’ancien secrétaire américain au Trésor sous Clinton. Et donc, gagnant N°1 : Sam Altman, mais aussi son lieutenant, Greg Brockman, autre co-fondateur, parti et revenu avec lui. Sans parler du fait qu’on imagine déjà la série sur Netflix. 

Deuxième grand gagnant de ce week-end chaotique : c’est Microsoft et son patron, Satya Nadella. Dans un message sur X / ex-Twitter après l’annonce de son retour, Sam Altman cite un seul prénom, un seul soutien : c’est Satya Nadella, CEO de Microsoft, grand amateur de cricket, et sans doute pas mauvais au poker.

Vraie fausse arrivée chez Microsoft

Revenons neuf jours en arrière, en rappelant que Microsoft a investi 13 milliards de dollars dans OpenAI pour désormais 49% du capital. Pour Satya Nadella, il n’y a que deux options possibles : soit la réintégration d’Altman chez OpenAI, soit son arrivée chez Microsoft.

Les deux hommes se parlent très vite. Et c’est cette deuxième option qui semble se confirmer, à la fin du week-end dernier. Un étage entier, dans les locaux de LinkedIn – propriété de Microsoft depuis 2016 – est d’ailleurs prêt à accueillir tous ceux qui emboîteraient le pas de Sam Altman. Une sorte d’arche de Noé dorée, mais aussi un plan B. Le dénouement idéal, c’était la réintégration. Et ce n’est pas un hasard si mercredi 22 novembre, l’action Microsoft a atteint son plus haut niveau historique, à près de 380 dollars…

Et les perdants ? On avait déjà beaucoup parlé de chatGPT, mais on n’avait jamais autant parlé de sa maison mère. Pour autant, OpenAI a aussi donné une image de grande fragilité d’où l’importance d’une nouvelle gouvernance. Et si notre avenir dépend d’une entreprise où tout peut s’écrouler en quelques heures, comme on l’a vu le week-end dernier, ça n’est pas très rassurant.

Enfin, qui a entendu parler de Meta, Google, Amazon ou Apple, ces derniers jours, en dehors des promotions du Black Friday ?

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