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Uber arrête la voiture autonome

Il va falloir attendre avant de pouvoir commander un véhicule autonome comme on appelle un taxi. L’Américain Uber a décidé de laisser tomber son activité liée au développement de ce type de véhicule.

Article rédigé par franceinfo, Jérôme Colombain
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Une voiture autonome Uber, le 24 janvier 2020. (ERIC BARADAT / AFP)

Uber va garder ses chauffeurs, en tout cas, pendant quelques temps encore. Le spécialiste américain du VTC a décidé de céder son activité de développement de la voiture autonome à une autre entreprise : Aurora Innovations. Il s'agit d'une start-up basée à San Francisco, spécialisée notamment dans les camions autonomes. Uber ne lâche pas pour autant complètement l’affaire. Il va prendre une participation, minoritaire, de 400 millions de dollars dans Aurora.

Il faut dire que l’activité voiture autonome d’Uber avait des soucis. D’abord, elle est née dans un mauvais contexte, avec un procès pour vol de brevets appartenant à Google. L’ingénieur qui a monté l’activité, Anthony Levandowski, était un ancien de chez Google. Il a été condamné à 18 mois de prison pour être, en quelque sorte, parti avec les plans. Ensuite, il y a eu cet accident mortel en 2018, aux États-Unis en Arizona. Une femme avait été mortellement blessée par un véhicule autonome Uber en traversant une voie rapide de nuit. La voiture ne l’a pas "vue" et la conductrice qui était à bord par sécurité était en train de regarder une vidéo sur son smartphone. À l’issue de ce drame, Uber avait suspendu ses essais et licencié 300 personnes.

Un secteurs très prisé

Cette décision ne signifie pas pour autant la fin des voitures autonomes. Uber était un petit acteur du secteur et ce n’est pas son cœur de métier. Il a sans doute eu les yeux plus gros que le ventre en voulant mener toutes sortes d’activités à la fois. Cela ne veut pas dire qu’il n’y aura pas un jour des Uber autonomes. Mais, simplement, ce n’est pas Uber qui les fabriquera. Il y a d’autres acteurs sur ce marché, comme Google avec sa division Waymo, Tesla ou surtout Aurora, sans compter les constructeurs automobiles traditionnels.

En fait, la démarche d’Uber s’inscrit visiblement dans un cadre purement économique de recherche de rentabilité. Il y a quelques mois, déjà, la compagnie américaine a cédé son activité de location de vélo, Uber Jump. Maintenant, on peut se demander ce qui va se passer avec une autre branche très innovante : Uber Elevate. Elle travaille sur les projets de taxis volants, avec notamment une antenne à Paris. Uber Elevate sera-t-elle à son tour sacrifiée sur l’autel de la rentabilité ?

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