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On ne pouvait pas le rater. Quoi qu'il arrive, c'est la faute des Anglais !

Après les cincidents lors de la finale de la Ligue des champions de football, samedi soir au Stade de France, le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin a mis en cause les supporters britanniques. Cela n'a pas échappé à Olivia Leray.

Article rédigé par franceinfo - Olivia Leray
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
La ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin lors d'une conférence de presse à Paris le 30 mai 2022 (MOHAMMED BADRA / EPA)

Si vous avez un truc dont vous êtes pas trop fier ce matin (vous avez pris le dernier café, vous avez piqué le stylo du voisin ou vous avez oublié un rendez-vous important), voilà une leçon d'excuses offerte par le gouvernement après le fiasco de la finale de la Ligue des champions.

Plus c'est gros, plus ça passe. Première excuse donc : c'est la faute des Anglais, qui sont d'abord arrivés trop en retard, puis trop tous ensemble ou trop en même temps, ou trop bourrés. Puis finalement ils étaient trop nombreux en fait, donc c'est la faute de celui qui leur a dit de venir : "L'entraîneur de Liverpool, il y a quelques jours, a appelé ses supporters à venir en France, même sans billet" a affirmé Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur. Attends, tu ne vas quand même pas dire aux gens de se déplacer pour une finale de Ligue des champions ? Tu es fou ou quoi, Klopp ?

Ensuite tu peux tout à fait balancer un chiffre au hasard, genre "30 000 ou 40 000 personnes sans billet". À ce moment-là, comme la nouvelle ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra, tu peux tout à fait pointer une responsabilité, pas la tienne évidemment : "L'UEFA, qui pilotait cet événement, a accepté qu'il n'y ait pas de recours exclusif à l'application mobile, qui aurait permis qu'il y ait des billets infalsifiables".

Si à ce moment-là vous êtes au bout de votre argumentaire, vous pouvez bifurquer et choisir une autre tactique, celle de mon éditorialiste préféré Luc Ferry :

C'est la faute de Karim Benzema ! La conclusion de cette leçon, c'est que le plus simple est de dire : ''C'est pas moi, c'est lui." Après tout, on est en plein Roland-Garros, c'est bien normal de se renvoyer la balle.

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