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On s'y emploie. Au travail, nous jouons tous un rôle

"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire. Au travail, nous jouons tous un rôle, nous incarnons un personnage. Reprenant la tradition des "Caractères" de La Bruyère, un livre se propose d'en brosser les portraits.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Réunion de service. (GETTY IMAGES)

Isabelle Barth signe avec Yann-Hervé Martin La comédie de la vie au travail... et ailleurs, qui vient de sortir aux éditions Desclée de Brouwer. Une galerie d'une vingtaine de portraits, des Caractères dans lesquels tout le monde peut se reconnaître.

Le travail  comme une comédie

Isabelle Barth : C'est vrai que c'est une comédie, le travail est un lieu où l'on croise des gens qu'on n'a pas forcément choisi, et souvent on met un masque, mais on a aussi une personnalité profonde qui s'exprime dans ces moments-là. 

Premier personnage que vous avez situé dans l'entreprise Plasma, entreprise imaginaire, Kantz, le passager clandestin qui fait toujours autre chose que ce pour quoi il est payé...

I.B. : Tous nos portraits sont poussés à l'extrême, on est dans la caricature et l'archétype, mais il est vrai qu'on voit beaucoup dans les entreprises des gens qui sont désengagés, qui n'y croient plus et qui gardent leur poste pour des raisons qui ne sont pas toujours les meilleures et en tout cas qui ne contribuent plus à l'activité de l'entreprise. 

Des saynettes managériales

I.B. : Les portraits sont des saynètes managériales, de la vie au travail, mais Yann-Hervé Martin, philosophe, fait un portrait philosophique, et l'idée c'est de montrer qu'au bout de ces 22 portraits, on est tous un petit peu chacun d'entre eux, et que notre humanité se révèle aussi à travers toutes ces petites facettes.

Il y a aussi Fiorenzo, le "bien aimé de tous". Il n'est pas au sommet de l'organigramme, mais autour de lui tout semble s'organiser de façon harmonieuse. Qui est-il ?

I.B. : Toutes les organisations connaissent cette personne, ça peut être un homme ou une femme, qui dans l'organigramme n'a aucun statut, ça peut être la femme de service, le gardien du parking, la femme de ménage, mais c'est vers lui ou vers elle que vous allez, pour avoir une réponse ou parce qu'il y a quelque chose qui disfonctionne, pour vous épancher, et lui ou elle sait tout, et aide, rend service, et fluidifie le fonctionnement de l'entreprise quelle qu'elle soit.

Le travail comme une croisade

Il y a aussi Goldehilde, que vous appelez la croisée, elle est en arrêt maladie pour burn out...

I.B. : La croisée, elle est de plus en plus répandue, on la voyait auparavant mais on ne mettait pas de mot dessus, ce sont souvent des femmes qui sont engagées d'une façon telle dans leur travail qu'ielles en perdent toute mesure et s'épuisent. Ils voient leur vie professionnelle comme une croisade, comme une mission et ça peut très mal se terminer.  

Et d'un point de vue philosophique, qui est-ce ?

I.B. : C'est quelqu'un qui reprend les explications de Max Weber dans Le Savant et la politique, et qui va distinguer cette idée du travail et de la mission...

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