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On s'y emploie. Juge et aussi bénévole à ATD Quart Monde

Tout l'été dans "On s'y emploie", des portraits de bénévoles. Laurence D'Harcourt est juge, mais aussi militante d'ATD Quart monde. 

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
ATD Quart Monde se bat contre la misère. ATD veut dire "Agir tous pour la dignité".  (GETTY IMAGES)

Madame la juge

Juge pour enfants. Juge aux affaires familiales. Juge en correctionnelle. Juge en cour d'assise. Laurence d'Harcourt a tout fait en 29 ans de carrière. Dont beaucoup passés dans les salles d'audience...

Tout en militant au mouvement ATD Quart Monde. On n'y distribue pas des vêtements ou de la nourriture. Mais on se bat contre la misère, comme on s'est battu contre l'esclavage ou l'apartheid.

C'est un mouvement de combat, de recherche contre la misère pour créer une société où il n'y aurait plus personne mis de côté et exclu

Laurence D'Harcourt, militante à ATD Quart Monde

Laurence d'Harcourt anime des formations. Pour des assistantes sociales, des infirmiers, des médecins, des avocats, des magistrats comme elle. Aussi pour des députés. Mais les personnes touchées par la pauvreté y participent toujours.
Et la magistrate entretient avec eux des liens suivis.

Je suis en lien avec des familles que je vais voir régulièrement, ça me permet d'être à l'écoute et de me rendre compte au quotidien de ce que c'est.

Laurence D'Harcourt

Laurence D'Harcourt est tellement engagée à ATD Quart Monde qu'elle a choisi de ne plus travailler à plein temps. Elle reconnait qu'elle a fait une croix sur une partie de son salaire pour respecter son engagement. Qui lui prend beaucoup de temps.

"Le boulot, vous rentrez chez vous, vous vous dites j'ai fait mes dossiers, je passe à autre chose. Là c'est quelque chose qui ne s'arrête pas, ça peut être un coup de téléphone le soir, c'est au minimum un week-end par mois mais c'est aussi quelque chose qui fait partie de votre vie"

Mais cet engagement chronophage lui a aussi permis de travailler différemment.

ça m'a vraiment réappris le droit, qui est essentiel pour les plus pauvres parce que c'est ce qui vous rend égal à l'autre.

Laurence D'Harcourt

"Cela m'a vraiment réappris le droit. Le droit est essentiel pour les plus pauvres parce que c'est ce qui vous rend égal à l'autre, or les droits sont souvent bafoués, même en justice, pour les plus pauvres."

Une magistrate différente

"Plus à l'écoute et plus respectueuse des droits fondamentaux des personnes. Plus compréhensive :  ça m'est arrivé que des justiciables me disent "vous au moins vous comprenez ce qu'on vit".

Des changements dont même les justiciables attestent.

"Une greffière m'a dit "heureusement que vous êtes là. Il y a une écoute, un regard très différent".

Des retours qui valent bien, pour Laurence D'harcourt, ce pas de côté, cet engagement parfois dévorant.

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