On s'y emploie. La fin de l'été, le moment des envies de reconversion
Dans le plan de relance présenté jeudi 3 septembre, deux milliards d'euros ont été alloués à la formation professionnelle, et une bonne partie pour la reconversion. Changer de métier, une tentation fréquente au retour des vacances.
Yves Deloison est journaliste et fondateur du site toutpourchanger.com, auteur de Réussir sa reconversion, paru chez Héliopoles.
franceinfo : Vous constatez effectivement un regain d’intérêt pour le changement de vie professionnelle à cette période de l’année ?
Yves Deloison : Oui, l'été c'est une période particulière, c'est une parenthèse, on est en dehors des réalités, quand on a la chance de partir en vacances on est dans un autre environnement, et ça suscite beaucoup d'interrogations. Je le constate sur Toutpourchanger.com, il y a des niveaux de fréquentation beaucoup plus élevés au moment de la rentrée.
La crise sanitaire a-t-elle amplifié le phénomène ?
Oui, parce qu'on a été coupé de ses rythmes et de ses habitudes, on est souvent resté chez soi et ça a aussi suscité beaucoup de questionnements. La question s'est posée : est-ce que j'ai envie de retrouver ce vers quoi je vais chaque jour. Mais une période de reconversion s'étale sur une période très longue.
C'est une interrogation à prendre au sérieux ou bien ça passe ?
Si ça revient régulièrement, si les questions et les angoisses reviennent, c'est un bon indicateur d'une envie de changement. Mais changer de quotidien ça n'est pas forcément changer de métier, c'est parfois améliorer ce qu'on vit. Par exemple des relations néfastes avec des hiérarchiques.
Qu'est-ce qui peut laisser penser que cette fois, c'est la bonne ?
Quand ça devient récurrent, il faut saisir le taureau par les cornes, confronter cette envie de changement à la réalité, en parlant autour de soi, en se renseignant, en posant des questions, c'est là qu'on se rend compte si le changement de métier est la bonne piste.
La société est-elle plus ouverte aux reconversions ?
Oui. Il y a bien sûr le bilan de compétences et plus récemment le conseil en évolution professionnelle, qui permet d'avoir un premier interlocuteur. On a des dispositifs, on a des moyens, il y a des financements, et la société est prête : aujourd'hui le changement de métier est souvent la seule solution face à un environnement professionnel qui se dégrade.
Quelle est l'histoire qui vous a le plus marqué ?
Celle que je raconte dans mon dernier livre, Il était une bergère, l'histoire d'une Parisienne née dans l'Île de la Cité, qui travaillait dans l'audiovisuel, qui est devenue bergère dans les prés salés du Cotentin, et qui, depuis une dizaine d'années, élève des agneaux.
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