On s'y emploie. Les corporate hackers, gentils pirates de l'entreprise
"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire.
Olivier Cohen de Timary est rédacteur en chef de la revue Socialter qui publie dans son numéro de juin-juillet, un dossier sur ces "corporate hackers".
Corporate hacker, pour le bien de l'entreprise ?
O.C.T. : ça peut être assez anodin. Cela peut être la mise en place d'un réseau social qui permet à tous les collaborateurs de s'exprimer sans l'autorisation de son management ou de son boss. Cela peut être aussi : tester un nouveau produit sans l'autorisation de la hiérarchie mais avec une poignée de clients. Donc le corporate hacker transgresse les règles pour le bien de son entreprise. C'est un hacker gentil qui opère pour que son entreprise marche mieux et gagne plus d'argent...
Désobéissance civile appliquée à l'entreprise
O.C.T. : c'est une sorte de désobéissance civile appliquée à l'entreprise. Il y a des blocages dans l'entreprise, dus à des process de plus en plus contraignants, à une hiérarchie qui veut tout contrôler, ce qui est normal. Une entreprise a aussi besoin de ça, mais cela peut créer des freins et des frustrations chez les salariés.
Et c'est un mouvement mondial...
O.C.T. : oui, il existe des groupes de corporate hackers qui fédèrent ces trublions et qui permettent aussi de ne pas se sentir seul, à se sentir ensiloté et bloqué dans mon entreprise.
Est-ce positif pour la carrière de ces personnes?
O.C.T. : une hacker dit : "il vaut mieux provoquer une réaction, quitte à s'excuser après, plutôt que de chercher à tout valider et ne rien faire". Donc ils prennent des risques, ces risques peuvent être ensuite très valorisés. Les entreprises vont devoir travailler là-dessus : donner un droit à l'erreur.
Quels conseils donner à ceux qui veulent s'engager dans cette démarche ?
O.C.T. : d'abord prendre le temps. C'est par exemple ne pas aller à une réunion que l'on ne juge pas utile. Ensuite il faut exploiter les failles et trouver les bons complices au sein de l'entreprise. Il faut ensuite identifier les ressources internes qui peuvent être matérielles ou humaines, et enfin trouver le bon moment pour révéler son hack à sa hiérarchie et le pitcher en mode start up.
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