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On s'y emploie. Un quart des salariés pourraient passer au télétravail

Les partenaires sociaux se sont mis tous d'accord cette semaine pour le moderniser le télétravail.

Article rédigé par franceinfo, Philippe Duport
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Le télétravail et l'enseignement à distance à la maison en cette période de crise sanitaire. (Illustration) (GETTY IMAGES)

"On s'y emploie", c'est tous les dimanches un gros plan sur le monde du travail, avec une personnalité qui l'éclaire. Aujourd'hui, le télétravail : les partenaires sociaux se sont mis tous d'accord pour le moderniser. Ils ont remis leur rapport cette semaine à la ministre du Travail, Muriel Pénicaud. Un sujet qui pourrait figurer dans les ordonnances pour réformer le droit du travail.

Jennifer Pizzicara est déléguée générale de la fondation Concorde, un think tank. Elle a publié cette semaine une étude sur le télétravail en France. Il en ressort que cette forme d'organisation du travail a une forte marge de progression.

Quel est le profil du salarié qui pourrait passer au télétravail ?

J.P.: Il a 40 ans en moyenne, il gagne bien sa vie puisque le salaire médian est de 2.230 euros par mois, et il se trouve dans tout type d'entreprises, aussi bien des petites que des grandes, ce qui peut paraître surprenant puisque aujourd'hui ce sont plutôt les grandes entreprises qui se mettent au télétravail. On le trouve plus souvent dans les grandes villes, les agglomérations de plus de 500.000 habitants.

Un lien entre le niveau de diplôme et de rémunération et la pratique du télétravail

J.P. : oui ce sont des métiers moins manuels, qui ont besoin d'avoir moins de machines ou de dispositifs qui doivent être amenés à la maison. Donc ce sont les personnes les plus diplômées. La moitié des diplômés de l'enseignement supérieur pourraient passer au télétravail et très peu pour les CAP, BEP et les personnes qui n'ont pas le bac.

Les professions qui ne sont pas éligibles au télétravail

J.P. : il y a les agents de caisse, les personnes qui sont à l'accueil et qui ont besoin d'avoir une présence physique.

Les cols blancs du secteur tertiaire pourraient massivement se mettre au télétravail

J.P. : oui, dès lors que l'entreprise réussit à s'organiser et passe le gap qui existe encore dans la culture managériale française.

Il y a encore un blocage ?

J.P. : les chiffres sur le télétravail sont rares et contradictoires, notamment parce qu'il y a beaucoup de télétravail informel, de gré à gré entre le manager et le salarié, et parce qu'on n'a pas de statistiques nationales sur le sujet, mais il semblerait qu'il subsisterait une culture managériale qui n'est pas prête au télétravail parce qu'on a le culte du présentéisme encore en France, et par ailleurs parce qu'il y a des dispositifs du Code du travail qui restent encore contraignants pour l'employeur : le domicile du salarié doit être en conformité par exemple. Les partenaires sociaux viennent d'émettre des pistes pour faciliter le télétravail.

On a besoin de simplification ?

J.P. : on a besoin de flexibiliser, de faire passer ce qui est fait de gré à gré dans le domaine formel, mais pour ça il faut simplifier tout le système.

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