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Air France-KLM : "Aussitôt que les frontières rouvriront, la demande rebondira", prédit le directeur général Benjamin Smith

Bien que confiant, Benjamin Smith témoigne de sa perplexité face à la crise économique qui touche actuellement son entreprise. "Je n'avais jamais imaginé quelque chose comme cela," dit-il à franceinfo dans cette interview réalisée le 22 juillet 2020.

Article rédigé par franceinfo, Frédéric Beniada
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM. (ERIC PIERMONT / AFP)

"Je suis optimiste pour l'avenir", a déclaré, vendredi 7 août sur franceinfo, Benjamin Smith, directeur général d'Air France-KLM, alors que la société aérienne subit de plein fouet la crise économique liée au coronavirus, et accuse une perte de 2,6 milliards d'euros au deuxième trimestre de l'année. "Aussitôt que les frontières rouvriront, il est très clair que la demande rebondira."

Les vols professionnels plus longs à repartir

"Quand vous regardez les industries ces 100 dernières années, il y a toujours un rebond après une crise, affirme celui qui a pris les rênes du groupe aérien il y a deux ans. Les citoyens ont toujours envie de voyager et de parcourir le monde. Énormément de clients doivent visiter leurs familles. Cela va mettre plus de temps pour notre trafic d'entreprise."

Bien que confiant et optimiste, Benjamin Smith avoue sa perplexité face à la crise économique qui touche actuellement son entreprise."Cela fait 30 ans que je travaille [dans les sociétés aériennes]. J'ai vécu beaucoup de crises. Je n'avais jamais imaginé quelque chose comme cela. Quand le virus est arrivé en Chine, nous avons arrêté nos vols. Puis nous avons fait la même chose pays après pays", confie le dirigeant, originaire de Grande-Bretagne.

Ce ne sont pas seulement des avions qui restent à terre, mais également 85 000 salariés qui n'ont rien à faire.

Benjamin Smith

à franceinfo

"C'était assez compliqué. En France, nous avons mis 50 000 salariés en activité partielle, raconte Benjamin Smith. Nous avons complètement arrêté de dépenser nos coûts variables. Dans une société aérienne, 50% de nos coûts sont variables. À Air France-KLM, nous avons des coûts de 26 milliards d'euros, avec des marges de 5 ou 6%. Il est clair qu'on perd beaucoup d'argent. Il est clair qu'on savait que nous serions devant le mur très rapidement."

Il défend des "efforts" sur le CO2

Interrogé sur l'impact écologique de son entreprise, Benjamin Smith estime qu'Air France-KLM pourra dans un futur proche "baisser de 20 à 25% son impact CO2". "Nous sommes une société et une industrie très visible", fait valoir le dirigeant.

C'est facile de nous voir comme ennemi de l'environnement. Nous avons fait beaucoup d'efforts ces dernières années, même si je pense que nous ne communiquons pas assez sur ces efforts.

Benjamin Smith

à franceinfo

"Nous avons déjà remplacé beaucoup de nos avions les plus polluants. Nous essayons de renouveler notre flotte le plus rapidement possible. Quand un avion atterrit, on coupe immédiatement un des deux réacteurs. Nous essayons de n'avoir que des véhicules électriques sur le tarmac, détaille Benjamin Smith. Personne ne le voit, mais nous prenons nos responsabilités. Nous dépensons énormément d'argent pour améliorer notre flotte", conclut-il. 

Air France-KLM et la crise du coronavirus : écoutez l'interview de Ben Smith par Frédéric Beniada

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