Dalí, photoman

Dalí le
catalan... l'homme de Figueras a très vite compris, plus que n'importe quel autre
créateur, l'intérêt pour lui d'être omniprésent dans les médias.

Et beaucoup
plus que le cinéma –surtout pour l'écriture de scénarios avec Luis Buñuel -ou
la télévision- à l'exception d'une célébrissime publicité pour une marque de
chocolats- c'est avec les photos qu'il a construit son image. D'abord
celles le montrant en action. Avec lui le mot "show" prend tout son
sens. Dans les
années 50, invité à donner une conférence à la Sorbonne, il surgit au volant d'une
Rolls jaune et noire remplie de choux-fleurs qu'il distribue. Plus tard,
il dessine des maillots de bain et même un smoking soit disant aphrodisiaque
recouvert de verres de liqueur.

A New York
un jour, il arrive avec une baguette de pain mesurant deux mètres. Il récidive
un peu plus tard à Paris . Elle était ce jour-là six fois plus grande. Le pain,
tout comme l'œuf au plat, une obsession pour lui. Sans
surprise, il a réussi en permanence à captiver l'intérêt des magazines du monde
entier. Comme plus tard, Andy Warhol .

Dalí , proche
des plus grands photographes de son époque. Man Ray ,
Brassaï , ou Cecil Beaton furent ses compagnons de route. Il y eut surtout Enrique
Sabater qui pendant 12 ans l'a photographié sans arrêt. Lui et Gala . On pense
bien sûr à ce cliché de 1972, Elvis Presle y rend visite au maître. Dalí est
impressionné par la chemise du rocker, style country. Elvis lui en fait cadeau.
A partir de ce jour, il la portera en permanence pour peindre.

Dalí , tout
sauf naïf, a vite compris que le monde entier voulait être sur la photo avec
lui. Mais pas de quoi l'impressionner, au contraire.

Dalí,
toutDalí est à retrouver au Centre Pompidou à Paris jusqu'au 25 mars.

Egalement : "Gala-Dalí, Egérie de l'Art Moderne" Laétitia Cénac Editions de la Martinière et "La raison du Fou - Dalí et la Science" de Vincent Noce.