Rencontres de la photographie d'Arles : un temple en bambou pour exposer "la banalité du bien" vue par le moine Matthieu Ricard
L'édition 2018 du rendez-vous international de la photo à Arles, ouverte lundi, est notamment marquée par la construction d'un temple en bambou. Il sert d'écrin à une exposition du moine bouddhiste Matthieu Ricard.
À Arles, la 49e édition des Rencontres internationales de la photographie, lancée lundi 2 juillet, célèbre les 50 ans de Mai-68, regarde vers les États-Unis et s’intéresse au monde tel qu’il va, c’est-à-dire pas toujours très bien. Il est toutefois possible de s’offrir, grâce au moine-photographe Matthieu Ricard, un moment de sérénité avec l’exposition "Contemplation".
Quelque 40 photos du moine bouddhiste sont présentées dans une immense halle en bambou de plus de 1 000 m2, construite spécialement pour l’occasion, au bord du Rhône.
Ce projet imaginé par l’architecte colombien, Simon Velez, s'est concrétisé par une structure montée en six semaines, un écrin pour les grands formats de Matthieu Ricard qui revendique d’offrir aux visiteurs un espace de méditation. "Il est nécessaire de faire des images des drames au Yémen, au Soudan. Mais on est tellement submergés. Finalement, on tombe dans le syndrome du mauvais monde, la nature humaine mauvaise, le monde sans espoir", affirme-t-il, mettant aussitôt en lumière le monde qui va bien.
Il ne faut pas oublier que la plupart du temps, la plupart des sept millions d’êtres humains se comportent de manière décente les uns envers les autres. C'est ce que l’on pourrait appeler la banalité du bien.
Matthieu Ricard, moine bouddhisteà franceinfo
Ces 40 photos, éclairées par la lumière naturelle et filtrée par les bambous, Matthieu Ricard les a prises dans l’Himalaya, au Népal, au Tibet, au Bhoutan, mais aussi en Amérique latine. Toutes sont accompagnées d’une pensée écrite à la main par le photographe. Les clichés, en noir et blanc, montrent des paysages, des fêtes religieuses, des moines bouddhistes, et tous invitent à la contemplation. Ces photographies ont été tirées sur un papier japonais spécial dont la technique de production remonte à 1 400 ans. Il donne une force particulière aux images. "Ça prend un peu un air d’aquarelle, décrit Matthieu Ricard. On peint avec la lumière sur du papier fait à la main."
Arles est la première étape de ce projet conçu pour voyager puisque la halle est démontable. "Contemplation" devrait prochainement s’installer dans d’autres villes.
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