La bataille du Nil aura-t-elle lieu?
Le Nil,
source de vie pour plus de 200 millions d'Africains et les onze pays qu'il traverse. Dans le magazine Géo, Nicolas Hénin raconte cette bataille de l'eau qui a commencé depuis déjà quelques décennies, principalement entre l'Égypte et l'Éthiopie : l'Éthiopie est en train de changer le paysage, en construisant un barrage gigantesque qui devrait être achevé en 2020, ce sera le plus
gros ouvrage hydro-électrique en Afrique.
Le projet du Grand
Barrage de la Renaissance en aval d'Addis-Abeba, sème l'inquiétude en Égypte. La construction a commencé en mars
2011, "le lac réservoir géant va engloutir des milliers de mètres cubes d'eau, l'équivalent de 10 mois de débit, autant qui ne profitera pas à l'Égypte,
située bien en aval, près du delta du Nil" raconte Nicolas Hénin, dans le magazine Géo .
Mais l'Éthiopie revendique le droit de pouvoir r aussi utiliser l'eau pour ses 90 millions d'habitants , ce qu'elle ne peut faire hors saison des pluies. Ce pays pourtant surnommé "le château d'eau " -car il fournit 85% des eaux du fleuve - ne peut en consommer que 0,3% par manque de réservoir. Et les alluvions de ses terres ravinées finissent dans le lac Nasser, en Egypte.
L'Égypte, qui consomme aux 2/3 les eaux du Nil, brandit ses
titres de propriété : un décret de 1929, datant de l'empire britannique, lui donnant droit de veto sur toute construction nouvelle
sur le fleuve. Qu'importe, les autres pays riverains, excepté le Soudan, ont décidé de ne plus tenir compte de ces textes. L'Égypte, elle-même, est accusée de pomper
beaucoup trop l'eau du Nil : le lac Nasser inauguré en 1971 affaiblissant le
débit du Nil jusqu'à son estuaire. (En
40 ans, le niveau du lac a baissé de six mètres).
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