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Polars d'été. "La Femme Sans Ombre", de Christine Féret-Fleury

Tout l'été, Gilbert Chevalier revient sur les meilleurs romans noirs, policiers et thrillers de l'année. Aujourd'hui, "La Femme sans ombre" de Christine Féret-Fleury, publié chez Denoël.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'écrivain Christine Féret-Fleury, auteur du roman "La Femme sans ombre". (PHILIPPE MATSAS / ÉDITIONS DENOËL)

La Femme sans ombre est un roman très musical. Son titre est emprunté à l'opéra du compositeur allemand Richard Strauss. Dans ce roman, Christine Féret-Fleury a imaginé une tueuse à gage hors-norme, mélomane bien sûr, qui doit supprimer une cheffe d'orchestre dont les origines rwandaises vont nous renvoyer au génocide des Tutsis en 1994.

Tout le roman tient en ce face-à-face, d'abord à distance, entre ces deux femmes et dans les origines rwandaises de cette cheffe d'orchestre. Avec une tueuse qui semble-t-il a beaucoup inspiré Christine Féret-Fleury.

Un restaurateur fou de musique classique 

"C'est à la fois la continuité logique de ma passion pour la musique et le résultat d'une rencontre tout à fait amusante et originale. Celle d'un restaurateur fou de musique classique qui comme mon personnage a tout un mur de son restaurant couvert de CD de musique classique. Il est capable de comparer quatre ou cinq versions d'une même œuvre en vous disant quelle est la meilleure, quel est le chef qui dirige le mieux, quel est le meilleur soliste. Et c'est de ce restaurateur qu'est né le personnage de ma tueuse à gage, parce qu'un soir en dînant dans ce restaurant, je me suis dit ce n'est pas possible, cet homme a une double vie."

Comme dans tous les métiers, arriver au plus haut niveau, c'est toujours plus difficile pour une femme 

Christine Féret-Fleury

à franceinfo

La Femme sans ombre est un roman parfois déroutant parce que Christine Féret-Fleury fait patienter son lecteur qui doit progresser chapitre après chapitre pour comprendre la mécanique générale. Chaque chapitre nous offre alternativement la vision de la tueuse : le prédateur ; ou celle de la cheffe d'orchestre : la proie.

De la difficulté de devenir cheffe

Dans une atmosphère sombre, La Femme sans ombre nous parle de musique, des femmes en général et des femmes cheffe d'orchestre en particulier et de leur difficulté pour réussir une carrière.

"Elles n'arrivent seulement maintenant même si ça a commencé au XXe siècle avec, par exemple des femmes comme Ethel Smyth, qui était une cheffe d'orchestre anglaise. Elle a été une des premières femmes à diriger un orchestre. Mais ça a été très long et c'est toujours très difficile pour les femmes... Et j'avais envie de parler d'une femme chef d'orchestre, de montrer aussi un peu ce qu'elle traverse. Montrer qu'elles doivent bosser deux fois plus dur mais que c'est une passion et que voilà, en en payant très chèrement le prix."

La Femme sans ombre est un roman noir singulier qui a le mérite de nous transporter dans l’univers de la musique classique et plus particulièrement la musique de Richard Strauss. Et le tout avec beaucoup de finesse.

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