Polars d'été. "La science de l'esquive" de Nicolas Malevski
Cet été, Gilbert Chevalier propose de revenir sur les meilleurs romans noirs, policiers, et thrillers français de l’année.
Nicolas Maleski a choisi l'une des plus belles chansons de Joan Baez pour accompagner la lecture de son roman : avec Diamonds and Rust, Joan Baez nous parle avec nostalgie de sa relation amoureuse avec Bob Dylan dans les années 1960.
La science de l'esquive, paru chez HarperCollins, est l'histoire d'une cavale. Kamel Wozniak est en fuite. On ne sait pas qui il fuit ni pourquoi il se cache, ni comment et pourquoi il se retrouve au fin fond d'un village. On imagine les Cévennes. Il souhaite rester invisible. Limiter le plus possible ses contacts extérieurs. L'homme va s’enfermer dans ce lieu qui n’est censé être qu’une étape vers un autre refuge. Mais ses projets vont disparaître avec ceux qu'il va rencontrer. Le propriétaire de la maison qu'il loue, un homme seul, désemparé, alcoolique, bavard et intrusif. Il y a aussi une bande de jeunes rebelles et cultivateurs de cannabis. Et puis, une gendarmette amicale, voire trop curieuse, et une séduisante et mystérieuse voisine.
Un roman noir crédible
Nicolas Maleski signe un roman qui n'est pas un véritable polar mais d'évidence, il en adopte tous les codes : le mystère autour du héros, ses mensonges et son inquiétude y font beaucoup. Mais plus on avance dans le roman plus on s'éloigne de l'hypthèse de départ. Kamel Wozniak n'est pas ce qu'on pense qu'il est au début du roman. Nicoals Maleski aime les contreprieds. L'auteur sait parfaitement exciter la curiosité du lecteur. Ce subtil mélange fait de La science de l’esquive un roman noir très crédible avec sa communauté de personnages enkystés ou échoués dans ce petit village cevenol. Un roman noir sur la disparition et l'idée un peu naïve de nouveau départ.
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