Polars d'été. "Nuit Sombre et Sacrée" de Michael Connelly

To Live and Die in L.A (Vivre et mourir à Los Angeles) dit une chanson du rappeur Tupac, en accompagnement de cette chronique, lui même mort assassiné en 1996. Le chanteur a été victime de cette violence aux États-Unis que Michael Connelly décrit roman après roman. Et plus encore peut-être dans le Los Angeles de Nuit Sombre et sacrée. Pour tous les amateurs de polars, l'écrivain américain est le père d'Harry Bosch, son flic préféré dans plus d'une vingtaine de romans. Dans celui-ci, Harry Bosch est accompagné d'une certaine Renée Ballard apparue dans le précèdent roman de Michael Connelly. Les deux se ressemblent : Harry Bosch est un fin limier mais ombrageux et solitaire. Renée Ballard est aussi solitaire et désabusée et elle vient d'être placardisée pour avoir dénoncé son supérieur, qui avait tenté de la violer.
 
Michael Connelly a donc décidé de les réunir cette fois-ci pour enquêter sur le meurtre d'une jeune fille neuf ans plus tôt : Daisy Clayton, une fugueuse de quinze ans, kidnappée, assassinée, puis jetée dans une benne à ordures. On avance dans cette enquête en suivant alternativement Bosch et Ballard. Dans le sillage de Renée Ballard, on suit son quotidien de flic. On traverse les nuits d'Hollywood d'un crime à l'autre. Michael Connelly est un véritable journaliste de faits divers. Il adore décrire les affaires, les techniques de flics, les procédures, sans ennuyer le lecteur.

Dans les pas de Bosch, on avance un peu plus sur un terrain un peu plus psychologique. Le personnage en rupture s'y prête parfaitement. Avec cette nouvelle enquête Michael Connelly évolue avec le monde. La présence de cette enquêtrice en est la preuve. Un écho lointain à Mee Too se fait également entendre et surtout Michael Connelly nous raconte cette violence au quotidien de plus présente dans l'Amérique d'aujourd'hui. Nuit Sombre et Sacrée de Michael Connelly est sorti le 11 mars en France et est publié chez Calmann Levy.