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Polars d'été. "Une confession", de John Wainwright

Tout l'été, Gilbert Chevalier revient sur les meilleurs romans noirs, policiers et thrillers de l'année. Aujourd'hui, "Une confession" de John Wainwright, publié chez Sonatine.

Article rédigé par franceinfo, Gilbert Chevalier
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
L'écrivain John Wainwright est l'auteur de plus de 80 romans policiers. (Éditions SONATINE)

Ce roman a été publié pour la première fois en 1984 et n'avait jusqu'alors jamais été traduit en français. Et pourtant John Wainwright n'est pas inconnu en France. C'est lui qui est l'auteur du formidable roman duquel a été tiré le film de Claude Miller Garde à vue.

Dans Une confession, John Wainwright nous raconte l'histoire d'un homme déçu par sa vie professionnelle et familiale. Alors qu’il est en vacances avec sa femme, celle-ci fait une chute mortelle. Quelques temps plus tard, un homme prétend que c’est le mari qui a poussé sa femme dans le vide. L’inspecteur Harker est chargé de l’enquête.

Arnaud Hofmarcher, le directeur éditorial de Sonatine, a déniché ce roman : "Un soir, je regardais Garde à vue de Claude Miller avec Ventura et Serrault. Et je me suis fait pour la première fois la réflexion que le personnage de Serrault, surtout,  était très simenonien, il y avait un côté Simenon chez lui. J'ai regardé, ce que je n'avais jamais pensé à faire avant, qui était l'auteur du livre que Miller avait adapté. Il se trouve que c'était John Wainwright, le livre était paru à la Série Noire sous le titre À table."

En me documentant sur John Wainwright, cet auteur que je ne connaissais pas, j'ai vu qu'il adorait Simenon et que Simenon l'adorait aussi.

Arnaud Hofmarcher

à franceinfo

"Wainwright lui avait fait plusieurs courriers. Simenon a notamment écrit ce que les Anglo-saxons appellent un blurb (une quatrième de couverture) pour aider John Wainwright à lancer un de ses livres, Une confession donc, celui qu'on publie... et qui pour le coup fait vraiment penser à un roman dur de Simenon", conclut le directeur éditorial.

John Wainwright est mort en 1995. Il a travaillé dans la police ce qui a évidemment nourri son travail d'écrivain. Il est l'auteur de plus de 80 romans policiers, assez peu publiés en France.

Une mécanique narrative rappelant le film Garde à vue

Une confession est construit en alternant les points de vue. Avec d'abord le journal du personnage principal adressé à son fils, et les autres chapitres plus descriptifs, plus distanciés. "Il y a à la fois une vision à la première personne et une vision à la troisième personne : une subjective, une objective. Et donc l'auteur joue évidemment sur ce que dit ou ne dit pas le narrateur et ce que le flic va essayer de trouver. Parce qu'il y aussi un côté un peu, puisqu'il faut parler de Garde à vue, confrontation entre le flic et ce veuf peut-être assassin."

Une confession est un polar à l'ancienne. Simenon tout proche. Au cinéma, Chabrol n'est pas très loin. Et on reprend à notre compte l'interrogation de l'éditeur. Pourquoi a-t-il fallu attendre 35 ans pour pouvoir lire ce formidable roman en France ?

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