Prenez soin de vous. Faire du sport permet de mieux vivre ses échecs
Tous les jours, Edwige Coupez propose des clés et des conseils pour le bien-être au quotidien. Aujourd'hui, il faut accepter ses échecs.
Allez voir la nouvelle exposition de la Cité des sciences et de l'industrie à Paris, Corps et Sport, qui amène notamment à réfléchir sur la notion de performance.
Il faut accepter ses échecs. Et je vais prendre le sport de haut niveau pour étayer ma démonstration. Que ce soit aux JO ou à la Coupe du monde de foot cet été, on a l'habitude de mettre en avant les sportifs pour leurs victoires, leurs exploits, leurs records. Comme des exemples à suivre de dépassement de soi. On va parler de leur entraînement, de leurs efforts pour repousser leurs limites. Mais beaucoup plus rarement de leurs échecs, corollaire pourtant de la performance.
C'est cette face cachée que Julie Doron a choisi d'aborder dans le catalogue de cette exposition Corps et Sport. Elle est maître de conférences à la faculté des sports de Nantes et chercheur en psychologie de la performance à l’Insep, là où sont formés nos futurs champions. Et elle remarque chez les jeunes sportifs une frustration de plus en plus grande face à l'échec. Une intolérance même qui n'est pas propre aux sportifs, mais à la société en générale.
Il faut arriver à considérer un échec comme quelque chose de positif
C'est clairement ce que Julie Doron suggère. Et elle met en avant l'exemple de plusieurs sportifs, ils sont rares, qui parlent sans tabou de leurs échecs. Elle cite dans le catalogue de l'exposition Michael Jordan. L'un des plus grands joueurs de basket de l'histoire, qui a souvent attribué sa progression autant à ses échecs qu'à ses réussites. A ses 9000 tirs ratés dans sa carrière et ses 300 matchs perdus. Julie Doron donne aussi la parole dans une longue interview au navigateur Thomas Coville, lui qui a échoué quatre fois à boucler le Tour du monde à la voile en solitaire avant de réussir à la cinquième tentative en 2016. Il se définit lui-même comme un anti-héros. Et appelle à voir le sport comme un moyen et non comme une fin en soi.
Le résultat compte
Surtout dans une compétition sportive. Mais il ne faut pas que ce résultat soit l'unique raison pour le sportif de s'entraîner et de dépasser ses limites. Il faut donner un sens à cette quête : mieux se connaître, maîtriser des gestes techniques, gérer ses émotions surtout dans une situation de stress, pour repousser progressivement ses limites. Ce que la chroniqueuse de franceinfo Cécilia Berder, vice-championne d'Europe d'escrime au sabre, appelle une expérience plutôt qu'un échec.
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