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Prenez soin de vous. Mangez moins de viande

Tous les jours, Edwige Coupez propose des clés et des conseils pour le bien-être au quotidien. Aujourd'hui, il serait nécessaire de manger moins de viande, mais toujours un peu.

Article rédigé par franceinfo, Edwige Coupez
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
Un petit bifteck dans une assiette.  (MAXPPP)

Le pape François va-t-il devenir vegan pendant les 40 jours du Carême, qui commencent aujourd'hui ? C'est le défi que lui a lancé une ONG américaine qui lutte contre le réchauffement climatique. L'occasion de s'intéresser à ce régime et à ses corollaires.

Il faut manger moins de viande. Je n'ai pas dit "plus de viande", mais "moins de viande". La nuance est indispensable pour distinguer les vegans des végétariens et des flexitariens. Les premiers, appelés végétaliens en français, refusent toute protéine animale. Les végétariens, eux, s'autorisent poisson, oeuf ou laitage. Quant aux flexitariens, ils réduisent leur consommation de viande, en dessous des 500 grammes recommandés par semaine, hors volaille, par le PNNS, le Programme national nutrition santé
Au-delà de ces 500 grammes, qui représentent trois à quatre steacks, les autorités de santé alertent sur des risques accrus de maladies cardiovasculaires, diabète, surpoids, cancer, d'où l'attrait pour ces régimes sans ou avec moins de viande. Mais sont-ils rééllement meilleurs pour la santé ? C'est la question que s'est posée le docteur Edouard Pélissier, chirurgien en cancérologie, dans un livre Végétarien, vegan ou fléxitarien?, chez Odile Jacob. Il s'est appuyé sur deux grandes études américaines et anglaises et sur une étude française NutriNet-Santé. En croisant leurs conclusions, il montre que les végétariens sont moins gros, ont moins de chlolestérol, moins d'infarctus, et dans une moindre mesure, moins de diabète. Mais il n'y a pas d'avantage supplémentaire à être vegan. Il y aurait même plus de risques.

Supprimer la viande expose à des risques de carences

En protéines d'abord, car les aliments d'origine végétale n'en contiennent que 5 à 13% et elles sont moins bien absorbées par le corps. Il faut donc en manger plus pour atteindre les 60 gr par jour recommandés par l'OMS, l'organisation mondiale de la santé. Le docteur Pélissier recommande donc de privilégier le soja, les lentilles, les poids, les graines, les noix et même les algues.

Attention aussi à la vitamine B12, indispensable à la formation de l'hémoglobine et au bon fonctionnement du système nerveux. Près de la moitié des végétariens et jusqu'à 90% des végétaliens sont carencés et doivent recourir à des compléments alimentaires. Devenir végétarien et plus encore végétalien ne s'improvise donc pas. Il ne suffit pas de supprimer la viande, pour ne manger que du riz, pâtes, pizza et autres biscuits. Ces régimes imposent une très bonne connaissance des aliments et de leur apport en nutriments. D'où l'avantage selon le docteur Pélissier du régime flexitarien, qui présentent les bienfaits d'un régime moins riche en viande, sans les risques de carence. Selon une étude Kantar World Panel fin 2017, un tiers des Français se déclaraient flexitariens.

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