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Profession : reporter. La journaliste et le génocide rwandais

Claude Guibal, grand reporter à la rédaction internationale de Radio France n'était jamais allée au Rwanda. C'est marquée par les reportages de ses aînés qu'elle a atterri à Kigali pour la première fois il y a deux semaines. 

Article rédigé par franceinfo - Eric Valmir
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Notre envoyée spéciale au Rwanda Claude Guibal accompagnée de Jeremy Thuil, technicien de Radio France. (DR)

Dans un article publié le 29 juin 1994 dans le Figaro, intitulé "Rwanda : les assassins racontent leur massacre", le journaliste Patrick de Saint Exupery, envoyé spécial du journal raconte la patrouille menée par le lieutenant colonel Duval dans la région de Bisesero à l'ouest du Rwanda.

Une quarantaine de soldats d'élite découvre l'ampleur des massacres en cours. "Horrifiés par leurs découvertes, les militaires Français recueillent de villages en villages les avoeux de tueurs sans remords" écrit Patrick de Saint Exupery. Le reporter recueille les témoignages et devient aussi un témoin. Par les reportages et les écrits dans des livres, comme L'Inavouable (Les Arènes/2004), Patrick de Saint Exupery porte des paroles et des faits d'une précision qui serviront les débats judiciaires. 

Jean Hatzfzeld porte la parole des victimes "Dans le nu de la vie" et des bourreaux dans "La saison des machettes". Et comment ne pas citer le regretté Gil Courtemanche, journaliste écrivain québecois, auteur du remarquable roman "Un dimanche à la piscine de Kigali". 

Marquée par la sauvagerie de ce génocide 

En 1994, Claude Guibal fait son école de journalisme. Et l'étudiante suit l'horreur rwandaise à distance par les reportages que font ses aînés sur place. Elle sera évidemment, comme beaucoup, marquée par la sauvagerie de ce génocide. 

Aujourd'hui, grand reporter à la rédaction internationale de Radio France, et journaliste expérimentée des terrains africains, elle ne s'était jamais rendue au Rwanda. C'était donc une première. Et c'est évidemment, imprégnée des souvenirs de reportage mais aussi marquée par le poids de cette tragédie que Claude Guibal a atterri à Kigali quelques jours avant Emmanuel Macron.

Un déplacement avec Emmanuel Macron et un reportage inattendu

Quelques jours avant le Président de la République, la journaliste visite le Mémorial du génocide à Kigali. Les restes de plus de 250 000 personnes y sont inhumées. La visite se ponctue par la salle des enfants où sont décrits par les mots et les images les atrocités subies par les plus jeunes. Une machette dans un crâne de deux ans.

Dans ce "Profession Reporter", Claude revient sur son contact avec les populations locales. Ce qu'elles attendaient du discours présidentiel français et ce qu'elles en ont retenus.

Et puis il y a ce que le reportage ne prévoyait pas, l'éruption du Nyiragongo de l'autre coté de la frontière en République Démocratique du Congo. 400 000 personnes fuient la lave et les vapeurs toxiques. Claude Guibal et Jeremy Thuil rejoindront les réfugiés qui ont côtoyé l'enfer et subiront avec eux de nouvelles secondes sismiques à la frontère rwandaise. Le volcan est juste là.  

Des réfugiés congolais ont traversé la frontière pour fuir Goma avec l'éruption du Nyiragongo. (CLAUDE GUIBAL/RADIO FRANCE)

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