La chute du cours de l'or
En seulement deux séances de cotation, les cours de
l'or sont descendus en-dessous du seuil
de 1.400 dollars. Une première depuis janvier 2011. Le lundi 15 avril, le
cours de l'or a abandonné plus de 160 dollars sur le marché londonien. Soit son
plus fort repli en une séance depuis 1983. Jusqu'à présent, les cours étaient
orientés à la hausse et même en forte hausse.
Mais si Gérald écoute régulièrement nos chroniques, il doit
se souvenir de la mise en garde que nous avons faite sur l'or.
L'or est une matière première par définition spéculative. Il
ne faut jamais placer plus de 5% de ses avoirs dans le métal précieux. La
remarque vaut pour l'argent et autres matières premières précieuses. L'or ne
produit pas de rendement, pas de loyers comme dans l'immobilier, pas de
dividendes ou de coupons comme pour les actions et les obligations.
La bonne affaire, si bonne affaire il y a, elle se fera à la
revente. On saura alors si plus-value il y a ou non. Ici, comme ailleurs, il
faut savoir prendre ses bénéfices. Avec les derniers cours élevés, il fallait
vendre et encaisser par exemple ses 15% de profits et ne pas avoir les yeux
plus gros que le ventre, plutôt que
d'attendre de grapiller encore un peu plus. Cela rappelle L'Avare de Molière.
Le syndrome "Harpagon" finit toujours pas se retourner contre
celui qui veut toujours remplir sa cassette.
Pourquoi les cours se sont-ils effondrés ?
Pour plusieurs raisons. Le phénomène, d'abord, c'est la vente
massive . Des ventes massives d'or par des spéculateurs professionnels qui ont liquidé leur position contre des
dollars. Le constat du ralentissement de la croissance économique en
Chine , la crainte d'une vente des réserves d'or détenues par Chypre pour faire
face à ses dettes, la peur que la FED, la banque centrale américaine cesse
d'injecter beaucoup de liquidités dans
l'économie. Injecter des liquidités a pour effet de diluer la valeur du
dollar et de renforcer celle de l'or qui remplit alors son rôle de valeur
refuge.
Cela s'est traduit de quelle manière sur
les marchés ?
Les gros fonds cotés en Bourse ont vendu massivement, ce qui
a fait dégringoler les cours. Par exemple, le plus important d'entre eux dans
le monde, SPDR Gold Trust, s'est allégé la semaine dernière de 50 tonnes d'or et
le mouvement continue.
Donc vous n'êtes pas optimiste. Que conseiller à Gérald ?
Le cycle haussier semble pour le moment bien stoppé. En fait
la hausse de l'or a été une parenthèse haussière d'une dizaine d'années.
Auparavant et pendant de très nombreuses années, les cours de l'or étaient flat.
Après l'heure, c'est plus l'heure... Ou bien Gérald vend à
perte, ou bien il patiente jusqu'à ce qu'une éclaircie souvent passagère
apparaisse et là, il vend. La remarque vaut pour l'argent, qui a bien dégringolé,
tout comme le platine. Si on pouvait gagner à tous les coups, cela se saurait.
C'est l'occasion de rappeler que les piliers d'une bonne
gestion de patrimoine sont l'immobilier, l'assurance-vie sous plusieurs formes,
et la Bourse, si l'on sait être raisonnable.
Cécile hésite entre placer ses économies sur un Livret
A et un Livret de développement durable, un fonds en euros d'un contrat
d'assurance vie et une SICAV monétaire. Quel est le meilleur
choix ?
D'emblée, on élimine la sicav monétaire. Elles ne rapportent qu'en moyenne 0,7% brut donc on ajoute
les impôts par année. Autrement dit, rien du tout, si on prend en compte
l'inflation. Il existe des monétaires qui font mieux avec une moyenne de 1%
mais, et c'est un comble, elles font prendre, même si cela reste marginal,
quelques risques.
Il reste les Livrets A, les Codevi et les fonds en euros
Tout dépend de l'objectif que l'on se fixe. Le Livret A et
le Codevi sont sans aucun impôt, sans
prélèvements sociaux, avec une épargne disponible à tout moment, mais les sommes
à y placer sont plafonnées : 22.950
euros pour le Livret A et 12.000 euros pour le Livret de développement
durable. Les deux sont rémunérés à 1,75% par toutes les banques. Il faut commencer par les remplir, c'est un bon choix.
Et pour le surplus ?
Le fonds en euro d'un contrat d'assurance-vie qui rapporte
aujourd'hui un peu plus de 3%, auquel il faut enlever impôts et prélèvements
sociaux mais qui ne fait pas prendre de risque de perte en capital.
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