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Le Livre Noir des "banques de l'ombre"

Les activités bancaires peuvent créer ou répandre des crises financières internationales. On l’a vu avec la crise des "subprimes" aux Etats-Unis. Ces crédits hypothécaires toxiques ne concernaient au départ que les Etats-Unis. Mais par le biais de la titrisation, la crise a été planétaire.
Article rédigé par Patrick Lelong
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (© Maxppp)

La titrisation est l'opération qui consiste à diviser une dette en plusieurs morceaux pour la partager avec d’autres banques,  moyennant une rémunération attrayante. Quand tout se passe bien, c’est bingo. Quand le vent tourne, toutes les économies dans le monde en pâtissent, car le monde de la finance est, lui aussi, et peut être plus que tout autre, connecté. Ce danger est expliqué par le mouvement Attac et l'agence indépendante Basta! dans leur ouvrage Le Livre Noir des Banques  (aux éditions des Liens qui libèrent ). La mémoire des banquiers est sélective. Et si, à nouveau, la spéculation sévit, toute la société en paiera le prix.

Mais aujourd’hui, les erreurs des banques peuvent –elles se renouveler ? Dominique Plihon est professeur d’économie à l’université de Paris XIII et membre d’Attac et des économistes atterrés. Contributeur du livre cité ci-dessus, il nous met en garde : "Attention, demain une nouvelle crise bancaire est tout à fait possible. Les choses se sont plutôt aggravées. Un exemple : les banques aujourd'hui réussissent de mieux en mieux à contourner les règles prudentielles. Elles sont de plus en plus efficaces pour le faire. Il se développe un système bancaire parrallèle, qu'on appelle le shadow-banking, la banque de l'ombre en anglais, qui est non régulée, qui prend une place de plus en plus grande par rapport au secteur traditionnel. Ce système bancaire là s'est développé. L'avenir est très incertain. D'autres crises bancaires sont tout à fait possibles parce qu'on n'a pas pris les mesures pour empêcher ce type de comportement ."

La réponse des Etats qui ont secouru les  banques a consisté à exiger de leur part plus de fonds propres pour résister aux crises. "Pas suffisant " répondent de nombreux économistes. Il faut séparer strictement les activités utiles des banques – ce que l’on nomme les banques de détails des activités dites d’investissement qui sont de la spéculation, nuisibles à l’économie.  Et interdire le trading , la spéculation à haute fréquence  qui comme en 2010 par l’amplification créé par des millions d’ordres donnés par ordinateurs est à l’origine  des déséquilibres qui peuvent plier nos économies.

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