Le rachat de crédit et le remboursement d'un prêt immobilier
Michel est endetté. Il a souscrit plusieurs crédits à la consommation et se retrouve étranglé. Des publicités dans la presse proposent des rachats de crédits pour alléger son endettement. Est-ce que cela peut être intéressant et y a-t-il un piège ? Payer jusqu'à 60% en moins chaque mois, ça parait trop beau.
Oui cela peut être
intéressant et oui, parfois il y a un piège. Croyant bien faire, on peut se
retrouver avec une dette plus importante.
Ça semble paradoxal.
Effectivement. Il faut bien
décortiquer les offres qui sont faites et ne pas regarder la seule promesse
alléchante d'une baisse de remboursement de ses mensualités de l'ordre de 60%.
Tout d'abord le mécanisme. Il s'agit de regrouper l'ensemble de ses crédits à
la consommation et parfois ses crédits conso et son prêt immobilier en un seul
emprunt. Donc, au lieu d'avoir chaque mois trois, quatre ou davantage de
mensualités, on n'en a plus qu'une seule. Généralement le taux proposé est deux
ou trois fois en dessous des prêts revolving qui frisent souvent le taux de
l'usure. Il y a par exemple des cartes de crédits de grands magasins qui sont
assorties d'un taux d'intérêt de plus de 19%. Donc le taux d'intérêt pour le
regroupement est beaucoup plus attractif.
Mais alors...où est le piège ?
Il n'y a pas forcément de
pièges. Si l'on sait choisir. Première règle, ne jamais
souscrire de prêt à taux variable. C'est
là le principal piège. Si les taux augmentent, les mensualités vont s'allonger.
Il faut impérativement, surtout en ce moment parce que les taux sont encore bas, même si ils ont un peu grimpé,
souscrire ce prêt de restructuration à taux fixe. Ensuite, second piège
possible : gare au coût global. Parce que ce type de prêt diminue le montant de
remboursement mensuel mais augmente la durée de remboursement. Jusqu'à 12 ans
par exemple pour un regroupement de prêts à la consommation et jusqu'à 30 ans
pour de l'immobilier. Au final, ça peut donc coûter très cher.
Alors que faire ?
D'abord s'adresser à sa
banque, qui dispose de ce type de prêt en magasin, souvent à de très bons
taux fixes. Le problème c'est que
souvent les clients ne le savent pas. On
pourra ainsi négocier plus facilement le taux d'intérêt et les frais de
dossier. Et si on se tourne vers les autres organismes financiers spécialisés,
décortiquer l'offre, ne pas signer tout de suite, et pourquoi pas, la soumettre à
sa banque qui pourra peut-être faire une meilleure proposition.
Tout le monde peut
souscrire à un rachat de crédit ?
Presque tout le monde. Il ne
faut pas être fiché à la Banque de France pour défaut de paiement,
l'endettement global-prêt de restructuration compris ne doit pas dépasser 30% de ses ressources, et
il ne faut pas avoir déposé de dossier auprès de la commission de surendettement.
Une question d'Aloyse,
mariée qui veut divorcer. Elle possède un pavillon pour lequel le couple a souscrit un emprunt sur 20 ans et il reste
neuf années de mensualités à rembourser. Sa question : est-il possible de
conserver le bien conjointement jusqu'à la fin du prêt ?
La réponse est oui. Mais
c'est le bons sens, à condition de "bien s'entendre". Le divorce,
sauf régime matrimonial ou contrat de mariage particulier, provoque le partage
du patrimoine commun, ce que l'on appelle dans la langue juridique "les
acquêts". Les biens du couple sont alors en indivision.
Ce qui signifie ?
Qu'ils sont conjointement la
propriété de l'un et de l'autre époux. Donc deux solutions. Rompre l'indivision,
ce qui se soldera par la vente de la maison, soit à une tierce personne, soit à
l'un des époux s'il a la capacité financière de reprendre le pavillon. Dans ce
cas, si on imagine que les deux époux ont contribué à part égale à financer le
bien immobilier, chacun percevra la moitié du prix de la vente du pavillon.
Soit, et c'est l'hypothèse que souhaite voir se réaliser Aloyse, rester en
indivision. Dans ce cas, les époux sont divorcés. L'un va habiter le bien, l'autre
pas, mais les deux continueront comme quand ils étaient mariés à rembourser le
crédit.
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