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Nicolas Sarkozy va-t-il proposer une vraie réforme de l’éducation ?

Après François Hollande et François Bayrou, c’est aujourd’hui au tour de Nicolas Sarkozy de dévoiler son programme en matière d’éducation. Ce sera en fin de journée à Montpellier.
Article rédigé par Emmanuel Davidenkoff
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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L'essentiel de la chronique :

Le
collège devrait se tailler la part du lion
. Avec cette revalorisation salariale
pour les enseignants qui seraient prêts à travailler autrement et notamment à
être plus présents dans les établissements, sur une base de volontariat, au
collège. Remise en cause aussi du collège unique. Peut-être autour d'une idée qui est très dans l’air du temps : créer une sorte de sas entre
le primaire et le secondaire en classes de 6e-5e, avec
moins d’enseignants, plus d’accompagnement ; la question étant de savoir si
la 4e et la 3e ressembleraient à ce qu’elles sont
aujourd’hui ou si elles seraient plus diversifiées.

Parmi les réformes ratées ou inachevées : la formation des
enseignants. La réforme est un échec, la profession n’attire plus. Nicolas Sarkozy a déjà
dit qu’il souhaitait revenir dessus. Idem des rythmes scolaires avec la semaine
de quatre jours qui est considérée par beaucoup comme une erreur. Quant à la
suppression progressive de la carte scolaire elle n’a pas été accomplie mais
les mesures qui ont été prises ne sont pas convaincantes. Ces sujets pourraient cependant ne pas être abordés ce soir.

Pour le primaire l’idée qui prévaut – à tort
ou à raison - est que la réforme a été conduite voire qu’elle commence à porter
ses fruits.

Pareil pour le lycée. Sauf à proposer une réforme du bac, ce serait
dans  la logique des choses mais c’est un
sujet très fort, très symbolique, très piégé.

L’enjeu numéro 1 pour Nicolas Sarkozy ce soir : retrouver une crédibilité sur les questions d'éducation . D’abord en direction des enseignants. Le rejet
est massif : dans un sondage Ifop pour Le Monde, 46% d’entre eux se
prononcent  au premier tour pour François
Hollande, 12% seulement pour Nicolas Sarkozy. Et au deuxième tour c’est du
jamais vu François Hollande domine par 79 % à 21 %. Evidemment il y a une part
de trompe l’œil : ces chiffres  ne
signifient pas une adhésion massive  au
projet du PS, ils témoignent avant tout d’un rejet massif de la politique menée
depuis cinq ans.

En toile de fond du discours :
l’idée que l’école n’appartient pas aux professeurs mais à la nation . Le calcul
est rapide : 800 000 enseignants, 10.000.000 de
parents, cela fait beaucoup de voix. Reste à prouver que l’éducation est un
sujet sur lequel le vote des parents bascule – jusqu’à présent ce n’était pas
le cas.

Il n’est pas prouvé non plus que le sujet soit
réellement clivant
. La tradition républicaine incarnée dans l’entourage de Nicolas
Sarkozy par Henri Guaino est très proche de positions que vous trouvez chez les
républicains de gauche – il y en a au PS – ou bien chez François Bayrou. De
même sur les approches plus libérales, et notamment sur la question du statut
des enseignants ou de l’autonomie des établissements, vous trouvez aussi des
supporters à gauche – en 2007 Ségolène Royal avait par exemple ouvertement posé
cette question du temps de présence.

L’autre fil conducteur sera de prouver que sur
l’éducation l’Etat a encore du pouvoir
, qu’il peut changer les choses. Ici pas
de marché financiers, pas de soumission à l’Europe puisque l’éducation n’est
pas dans les traités, elle demeure une prérogative nationale. C’est donc le
sujet idéal pour tenir un discours sur les valeurs, sur le travail, sur la
République, sur l’autorité ; un terrain parfait aussi pour dénoncer – je
reprends ici les mots de la droite - les ravages de l’égalitarisme.

Le problème étant une fois de plus que Nicolas
Sarkozy avait cinq ans pour agir et qu’il est très loin d’avoir mis en œuvre
son programme il est vrai très ambitieux de 2007. Il rappellera sans doute
qu’entre temps il a réformé l’université 
; reste à savoir si ce gage sera
suffisant pour faire bouger des voix.

 

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