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Immobilier : prix en baisse, nombre de transactions stable

Les prix de l'immobilier n'en finissent pas d'amorcer une baisse. Mais, à force d'amorcer, ils ne baissent que très peu. Explications avec Jean-Michel Guérin, du site d'annonces immobilières de "Particulier à Particulier".
Article rédigé par Jean-Michel Guérin
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Le nombre de transactions a baissé en 2014 de 2,7% © MaxPPP)

Diverses études sur le sujet laissent en effet entrevoir une accalmie sur le front des prix, mais, finalement, l'activité reste somme toute soutenue, même si c'est dans une moindre mesure qu'il y a quelques années. Et les prix baissent réellement dans certaines régions, mais souvent, restent à peu près stables ou pire encore, marquent encore quelques sursauts à la hausse, comme à Paris, au dernier trimestre 2014. Alors, ça baisse ou ça baisse pas, docteur ?

Mais pas dans les proportions que certains prédisaient ou espéraient. Au plan national, en 2014, les prix ont baissé de 2,5 % à 3%. Toujours au plan national, rappelons qu'ils avaient un petit peu baissé en 2013, - 1,8%, et aussi en 2012, - 1,9%. Cela nous fait une baisse de 6,5% en trois ans, ce qui, somme toute ne suffit pas à relancer l'activité. Il faut savoir aussi, que sur la France entière, le prix d'achat d'un bien immobilier est de 200.000 euros. En trois ans, donc, la baisse des prix a amélioré la solvabilité des ménages de 12.000 euros. Conjuguée à la baisse des taux, cette amélioration de la solvabilité se situe désormais aux alentours de 17.000 euros. Mais ça ne suffit pas à relancer l'activité parce qu'il manque un facteur psychologique essentiel, la confiance ! 

Comme d'habitude, il y a deux écoles : ceux qui prédisent une baisse modérée d'environ 3% au cours de l'année, et ceux qui pensent que le baisse sera plus marquée. En règle générale, les professionnels sont majoritairement pessimistes selon une enquête menée par le Crédit Foncier et CSA. On note que le nombre de transactions reste finalement stable, il a un peu augmenté en 2013, d'un peu plus de 3%, mais il a baissé en 2014 de 2,7%. Ce sont surtout les ventes d'appartements qui ont baissé le plus, et la loi ALUR, avec toutes les hésitations qui l'ont accompagnée, y est certainement pour quelque chose. Bref, les prix pourront continuer à s'effriter doucement, mais certainement pas à s'effondrer. 

Le marché est toujours marqué par l'attentisme, attentisme qui se sent dans les régions où les prix baissent un peu plus, les vendeurs pressés, réalisant qu'ils doivent consentir un rabais s'ils veulent vendre. Mais, en région parisienne par exemple, les baisses sont moins marquées. Disons que le marché immobilier est adossé au reste de la conjoncture économique et que, si celle-ci ne connaît pas grand bouleversement au cours de l'année à venir, les contrecoups sur l'immobilier resteront limités. 

A éternelle question, éternelle réponse ! Tout dépend de vos besoins. Si vous n'avez pas besoin d'un logement, vous pouvez toujours faire de savants calculs qui démontreront, peut-être, que vous avez intérêt à rester locataire. Mais pour arriver à une telle démonstration, vous allez devoir formuler un certain nombre d'hypothèses, toutes aussi hasardeuses les unes que les autres, concernant l'évolution des loyers sur les cinq ou dix prochaines années, l'évolution des taux d'intérêt, le taux de rendement de l'épargne et votre niveau d'imposition, et vous allez finalement oublier de vous loger et de loger votre famille et vous allez oublier le confort psychologique qu'il y a à être propriétaire. Alors, si vous en avez l'occasion, oui, vous avez intérêt à acheter en 2015, sur le long terme, vous serez toujours gagnant.

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