Le marché locatif est bloqué et déprimé en France
En partenariat avec le site d'annonces immobilières
Comme tous les trimestres, l'association CLAMEUR rend son rapport relatif à l'étude des loyers privés, ce qu'elle appelle les loyers de marché. Premier constat, et le mouvement n'est pas nouveau, les loyers ne progressent pas plus vite que l'inflation, souvent moins vite, et ils baissent même dans un certain nombre de grandes villes.
En moyenne, ils ont augmenté, en un an, de 0,7%, mais "seulement" de 0,4% à Paris, Lorsque l'on dit que cette tendance n'est pas nouvelle, c'est parce qu'il faut rappeler que, depuis 2006, les loyers ont augmenté, en moyenne, de 1,4% par an, alors que l'inflation moyenne, sur la même période, s'établit à 1,6 %. Pourquoi, et bien tout simplement parce que les bailleurs sont contraints, aujourd'hui, de s'adapter à la solvabilité des candidats locataires, et que celle-ci a des limites !
Résultat, ce que l'on appelle la mobilité résidentielle, c’est-à-dire, la proportion de logements qui changent de locataires baisse fortement, depuis la troisième année consécutive. Cela signifie que le nombre de logements offerts à la location baisse aussi, et depuis 2011, le déficit s'élèverait à 120.000 logements !
Est-il normal sur un marché locatif en pénurie que l'offre et la demande ne se rencontrent pas de façon parfaite?
Et oui, et c'est normal.. La demande a pu s'adapter à l'offre, jusqu'en 2012, à peu près, en ce qui concerne l'acquisition d'un bien immobilier, grâce notamment à la baisse des taux d'intérêt, et, jusqu'à une époque récente, grâce à l'allongement de la durée des prêts. Mais, les acheteurs n'ont pu répercuter l'augmentation de leur prix d'achat sur le loyer.
Les loyers sont à des niveaux tellement élevés que la demande ne peut plus suivre. Les bailleurs dont le bien se retrouve sur le marché locatif, sont donc obligés de limiter leurs prétentions. Ils vont même jusqu'à accepter de baisser le loyer, de 10 ou 20 euros par mois, si le locataire leur semble sérieux.
Mais, malgré tout, les candidats locataires n'ont pas les ressources suffisantes. L'offre et la demande ne se rencontrent plus donc, et pire encore, tout le monde hésite ! Donc, les locataires préfèrent rester dans leur situation antérieure, c’est-à-dire dans leur ancien logement, ou chez leurs parents, que de se résoudre à payer un loyer jugé trop cher..
Et les propriétaires, hésitent aujourd'hui à louer, ils préfèrent parfois revendre, plutôt que de supporter les soucis d'une location, alors que la rentabilité de l'immobilier n'est guère plus attractive que n'importe quel autre placement financier, plus confortable, ou, en tout cas, avec moins de soucis..
Les rôles de "vilains" propriétaires et de "vilains" locataires.
On peut toujours dire que tous les locataires sont des mauvais locataires, et que tous les propriétaires sont d'odieux "Ténardiers"… Mais, d'une part, c'est faux, le locataire et le propriétaire sont tous les deux de grandes personnes qui comprennent les intérêts de l'autre partie, et surtout, chacun a besoin de l'autre.
Même s'il peut y avoir des abus de part et d'autre. Non, la seule solution, c'est d'augmenter l'offre, voire de déplacer la demande, là où il y a des logements, mais cela demande une réflexion globale, un effort de longue durée, et la mise en place d'une véritable politique du logement à long terme.
Pour l'instant, et l'instant dure depuis une bonne vingtaine d'années, on saupoudre la plaie avec quelques mesurettes prises dans l'urgence, alors que les réformes à entamer doivent s'inscrire sur plusieurs décennies et dépassent largement le temps politique,
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.