Regard sur l'info. L'écrivain Oliviez Guez et sa passion absurde et dévorante pour le football
Dans "Regard sur l'info", on reparle de l'Euro de football avec un écrivain, Olivier Guez qui raconte sa passion dévorante pour ce sport.
Olivier Guez est écrivain et auteur d'un livre paru le 19 mai 2021, Une passion absurde et dévorante, aux Éditions de l'Observatoire. Une passion pour le football.
Thomas Snégaroff : On est en plein Euro de football. Est-ce que vous le suivez ? De manière absurde ou dévorante ?
Olivier Guez : Les deux, pour moi, ça va malheureusement toujours ensemble. J'ai regardé quasiment tous les matchs, sauf quand vraiment j'avais des obligations auxquelles je ne pouvais échapper. Mais sinon, je m'y colle. Donc ça, je suis retombé dans mes vieux penchants footballistiques.
J'avais vraiment décroché du football ces dernières années, notamment depuis le début de la pandémie. Je trouvais absurde ces stades vides et ses imitations de cris, de chants de supporteurs, mais les grandes compétitions internationales comme l'Euro et la Coupe du monde, oui à chaque fois je retombe dedans
Est-ce que c'est parce que vous y espérez toujours y lire une histoire, y voir une histoire, que dans n'importe quelle rencontre, y compris apparemment anodine, il peut se passer quelque chose ?
D'abord, il y a vraiment la curiosité pour savoir comment l'Ukraine joue. À quoi ressemble leur maillot ? Qu'est-ce qui se dégage de cette équipe au moment des hymnes ? Je parle de l'Ukraine, je pourrais parler de l'Ecosse ou de La République tchèque, c'est pareil. Une grande grande curiosité donc, mais aussi comment ils jouent. Leur système. Et puis, évidemment, on ne sait jamais ce qui peut se passer. Donc, je regarde, et quelquefois, il y a des surprises extraordinaires. Par exemple, le match entre l'Espagne et la Croatie, ces deux grandes nations de football. C'est un match qui va rester dans l'histoire.
Et puis, par ailleurs, quelque part, c'est un rendez vous que j'ai avec moi-même tous les deux ans depuis que je suis gamin, autant je regarde très peu de matches pendant l'année. J'ai vraiment chose à faire et peut être le football de club m'intéresse moi. Autant le football international des équipes nationales continue de m'intéresser parce que justement, ça véhicule bien plus que du football.
Est-ce que c'est pour vous et pour beaucoup d'autres, une rencontre avec le petit garçon que vous étiez à chaque fois ?
Oui et non. Oui, quelque part, il y a cette espèce de cérémonial, cette espèce de madeleine qui est de regarder du football de la mi-juin à la mi-juillet jusqu'à l'overdose. Mais pas seulement. C'est intéressant de voir des équipes nationales comme celle de la Turquie ou de la Russie. Qu'est-ce qu'elles véhiculent ? Elles sont très, très mauvaises mais ce n'est pas innocent.
Quand c'est la Turquie d'Erdogan qui joue au football, Erdogan était au stade à Bakou, ça raconte aussi certaines choses à la fois. Oui, il y a cette espèce de retour en arrière un petit peu, et par ailleurs, c'est très, très contemporain, et l'homme, l'écrivain que je suis s'intéresse tout autant au petit garçon que j'ai pu être.
C'est ça qui est assez fascinant à vous lire : ce que le football dit du monde. Il y a vraiment deux choses. Il y a quelque chose de très réflexif et quelque chose de très instinctif ?
Complètement. C'est l'idée de la passion. La passion absurde est là, et dévorante, parce que vous partez d'un match qui, a priori, n'a aucun intérêt et ça peut être une sorte de réflexion et une espèce de grille de lecture du monde, de la planète, des équilibres économiques, géopolitiques, financiers, médiatiques, tout ce que véhicule le football contemporain.
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