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Si j'étais... Donald Trump

Karl Zéro s'est imaginé dans la peau du président des Etats-Unis, dans sa troisième semaine à la Maison Blanche.

Article rédigé par franceinfo - Karl Zéro
Radio France
Publié
Temps de lecture : 4min
Le président des Etats-Unis à la Maison-Blanche à Washington, le 7 février 2017. (SAUL LOEB / AFP)

Si j’étais Donald Trump, voilà déjà trois semaines que je serais installé dans ma nouvelle maison qui est blanche, à Washington, une ville à majorité noire. Du coup j’évite de sortir. Oui, je vous confesse qu’ici, j’ai vraiment du mal à trouver mes marques. Je me sens très seul. Melania, ma 14e épouse et Barron, mon fils noble, ont préféré rester dans ma Trump Tower à New York, je les comprends, c’est tellement plus trendy, hype et huge, la Grosse Pomme.

Ici, y a des bodyguards partout, avec des oreillettes, censés me protéger mais je sens qu’ils m’espionnent. Il y a encore plus de caméras cachées qu’à Moscou, alors les soirées "golden shower", j’ai tiré un trait dessus. Je zone devant la télé, je fais des tweets et quand je n'en peux plus, je me retrouve coincé comme un con dans ma tour d’ivoire. Tout seul, fagoté dans mon peignoir, à errer dans ces gigantesques couloirs déserts qui sont le plus souvent plongé dans le noir. Oui, j’explore la Maison Blanche dans le noir, c’est de la spéléologie. Toutes les deux minutes la lumière s’éteint, économies d’énergie obligent, mesure stupide imposée par mon prédécesseur kenyan.

On est dans le noir !

Et moi je ne trouve pas les interrupteurs, je heurte les murs, je rebondis d’un mur à l’autre comme une grosse boule de nerfs et, parfois, je craque : je m’assieds par terre et je pleure, la tête dans les mains, en prenant soin de de pas abîmer ma superbe mise en pli. Fuck ! Qu’est ce que je suis allé faire dans cette galère ? Pour vous dire, on a même été obligé de faire nos réunions de travail dans le bureau ovale dans la pénombre, parce que personne ne savait où était le putain de bouton pour la allumer la lumière !

Si j’étais Donald Trump, je vous avouerais que je déchante. Moi, bêtement, je pensais que quand t’es président des Etats-Unis et que tu décides d’un truc, tout le monde te suit. Ça tombe sous le sens, non ? Dans mon business ou à la télé c’était comme ça : quand je disais à un mec "T’es viré", le mec je le retrouvais pas le lendemain en face de moi. Action, éjection. C’est moi, le chef, qui commande, tu ne discutes pas mes ordres, sinon c’est plus moi le chef. Mais ici, je viens de découvrir que non.

Action, éjection

Tout le monde discute tout. N’importe quel petit juge à la mord-moi le nœud de Seattle peut annuler mes ordres du jour au lendemain. On marche sur la tête ! Je n’ai pas eu besoin de feuilleter longtemps le dossier terrorisme transmis par la CIA pour me forger une conviction : la plupart des attentats islamistes sont commis par des arabes, généralement musulmans ! J’ai donc dit : "Les arabes, stop, move !" On les laisse plus entrer aux USA. Action, éjection, quoi. Ben, vous le croirez pas, mais ils continuent à entrer et en masse, encore, avec le soutien des médias complices !

Kite-surf et mojitos

Ces journalistes démocrates et communistes qui se font complice du chaos organisé en passant sous silence la plupart des attentats commis dans le monde, comme s’ils n’existaient pas ! Dans ce cas-là, ils n'ont qu’à se débrouiller sans moi, si ça continue moi je démissionne, je les plante, je leur dit fuck, les mecs ! Je retourne à New York faire du pognon. Mais là, y aura bien un juge pour me dire que non, j’ai pas non plus le pouvoir de me barrer. Eux, ils peuvent me virer, voter une procédure d’impeachment, mais moi, non, j’ai signé pour en chier.

Si j’étais Donald Trump, je rejoindrai dare-dare Barack et Richard Branson à Mosquito Island. On boirait des mojitos au soleil couchant, je les initierais aux plaisirs de la "golden" et on ferait du kite-surf. Ah non, le kite je peux pas, à cause de ma mise en pli.

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