Si j'étais... Jean-Luc Mélenchon
Rien ne va plus entre le PCF et Jean-Luc Mélenchon. Le Parti communiste interdit pour le moment à ses élus de donner leur parrainage pour participer à l'élection présidentielle de 2017. Jean-Luc Mélenchon aurait traité ces communistes " d'abrutis ". Karl Zéro s'est mis dans la peau de ce personnage politique atypique.
Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, j’accepterais volontiers, quoiqu’avec une légère appréhension, que votre serviteur (en l’occurence moi) me remplace, le temps d’une chronique, afin de rompre avec " La paresse intellectuelle et les mécanismes auto-bloquants de la sphère médiatique, profondément enfermée dans ses préjugés capitalistes et mondialistes de petit-bourgeois frileux et arriérés ! " Lourde charge donc, que de me glisser dans sa peau pour reproduire le fascinant volapük de Jean-Luc.
Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, donc, je commencerais forcément par vous passer un sérieux savon, prenant n’importe quel prétexte pour mettre en boule, histoire de montrer que je n’ai pas perdu la main, ni rien de la superbe qui a fait ma légende ! Vous les journalistes, vous resterez à jamais à mes yeux comme à ceux de tant de français excédés par vos mensonges éhontés et vos connivences gluantes, une engeance servile ! De la race des loufiats, au service de tous les pouvoir, qu’ils soient financier, industriel, politique, voire extraterrestre, pourvu qu’ils soient riches et puissants !
La France insoumise
Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, vous ne protesteriez même pas, habitués que vous êtes à subir mes impitoyables raids verbaux, comme autant de bombes morales qui devraient faire exploser vos préjugés imposés depuis la tendre enfance par Wall Street, si une prudence de classe ne vous imposait de continuer à servir si pathétiquement la soupe au veau d’or Bruxellois ! Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, votre silence ne me déstabiliserait pas pour autant, bien au contraire, haha ! J’en profiterai pour le fustiger, ce silence qui hurle, qui suinte la peur panique du grand soir où F I, ma France Insoumise, prendra d’assaut la maison ronde, tels les quatre courageux derniers bolchéviques tentant de renverser le liquidateur de l’URSS, l’immonde Gorbatchev, en s’emparant en 1991 de la Maison blanche ! La Maison blanche, pas celle de Washington, repaire de goujats impérialistes, non, l’équivalent russe de cette maison de Radio- " France ". Je mets France entre guillemets car je n’entend pas ici sa voix mais celle de l’étranger, du grand capital, des 200 familles, du CAC 40 et j’en passe, mais je sais qu’ils se reconnaîtront, qu’ils tremblent déjà dans leurs triplex ! J’entends même leur dents claquer à distance, à ces millionnaires ! Gavez vous de croissants au beurre et au caviar, tant que vous y avez encore droit, rapaces ! Puis, si j’étais Jean-Luc Mélenchon, debout sur cette table, piétinant ces micros félons qui ont relayés tant de fausses nouvelles visant à éteindre l’espoir renaissant chez tout notre peuple de voir un jour tomber ses chaînes, j’assimile maintenant votre silence (qui décidément perdure) à la veulerie inhérente à toute société du spectacle, et je vous rappelle que selon le dernier sondage de La Croix , torchon calotin peu susceptible de mentir (car dès lors ce serait péché), 64% des français jugent que les journalistes ne résistent pas aux pressions du pouvoir, ni aux pressions de l’argent !
Et la taboulé dans tout ça ?
Si j’étais Jean-Luc Mélenchon, subitement calmé, comme le beau soleil succède aussi subitement à la bourrasque qu’elle est venue, je vous offrirais, dans un élan amical, écologique et anti-productiviste, un bon bol de mon célèbre taboulé au Quinoa, commerce équitable, puis nous parlerions de choses et d’autres. J’écorniflerais Hollande, triste despote sans éclairage, je conchierais cette primaire socialiste qui sent le linceul, et cette primaire de vielles carnes de retour, à droite. Je serais bon, excellent même, comme toujours, prévisible certes dans ma réthorique, mais drôle, vif, jonglant avec mon sens de la répartie, mon verbe haut, ciselé. Mais attention, gare ! Pas con pour autant : car je lirais dans vos yeux chafouins que vous m’avez bien au eu, au bout du compte. Que je se suis en train de remplacer Georges Marchais, au Panthéon des grands comiques communistes disparus qui font bien marrer. Que j’ai été happé dans les filets de votre société du spectacle, et que vous êtes en train de faire de l’audience sur le dos de Jean-Luc Mélenchon.
Pour conclure, vous me direz " à bientôt ", et le plus tragique, c’est que j’aurais la faiblesse de dire oui.
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