Si j'étais... Manuel Valls
Ira ou ira pas ? La question est entière sur l'éventuelle candidature de Manuel Valls à la présidentielle 2017. Karl Zéro s'est imaginé dansla peau du Premier ministre.
Si j’étais Manuel Valls, je n’aurais "qu’une boussole, la France, et la gauche". Bon, je sais, ça fait deux. Mais vous savez ce qu’on dit des Méditerranéens, surtout des Catalans : on ne peut pas s’empêcher d’en rajouter. Et c’est mieux d’en avoir deux, de boussoles, parce j’avais fini par complètement perdre le Nord, à force de serrer les dents en encaissant les coups bas, jour après jour, à la place du maboul qui yoyote de la mansarde qui nous tient lieu de président.
Maintenant, au moins, depuis mon appel de Côte d’Ivoire, les choses sont claires pour tout le monde. J’ai dit : "L'Afrique, c'est le continent de l’avenir…" Ah non, ça c’est des foutaises, on la leur sort à chaque fois. Non j’ai dit : "Je veux être à la hauteur de la responsabilité du moment !" C’est beau, on dirait du veau.
On ne peut pas être plus clair. Enfin si. On peut. Si on réfléchit, même, ça ne veut rien dire du tout. Ça sous-entend même qu’auparavant, je n’étais pas à la hauteur. Et puis, ça veut dire quoi la "responsabilité du moment" ? Qu’en ce moment, faut être plus responsable qu’à d’autres moments ? Où qu’en tant que politique, à un moment il faudrait penser à se montrer responsable ? Bah, peu importe les phrases, les gens n’écoutent pas de toutes façons ! Ce qui compte c’est le ton, et la force des mots. En l’occurrence : "je", "hauteur" et "moment". Bref, "moi", "président", et "maintenant" !
Ma femme rêve de s'installer à l'Elysée
Si j’étais Manuel Valls, je commencerais par vous parler du "je". Vous avez certainement noté que je n’ose ce "je" frontal que depuis très peu de jours. "J’éprouve de la colère ! J’ai honte !" Ça, c’était après le bouquin des confidences du cinglé. "J’invite qui je veux en Afrique et je t’emmerde !" Ça, c’était après qu’on m’ait reproché d’avoir offert le voyage en Afrique à un vieux pote, accessoirement journaliste à C8. "Je fais ce que je peux chérie, mais je peux pas étrangler le gros, quand même !" Ça, c’est quand ma femme me reproche de ne pas encore être président. Ma femme, elle ne s’en cache pas, elle l’a dit, elle rêve d’ "Installer un jour notre lit conjugal à l’Élysée". D’où le "je" pour imposer l’idée que "je" prends mon envol, que les déménageurs sont prêts à venir installer le lit en mai prochain.
Nous voici donc au second chapitre, celui de la "hauteur". Elle n’a pas sa langue dans sa poche, Anne, ma femme. Elle est violoniste, elle a l’air artiste, toute douce comme ça, mais parfois elle balance de ces trucs. "Être musicienne c'est un peu plus glamour que Mme Ayrault, prof d'allemand dans la banlieue de Nantes !" Le jour où elle a sorti ça, Jean-Marc était encore à Matignon, je ne savais plus où me mettre. C’est à cause de ça qu’on va être obligé de le lui faire, son foutu aéroport qui sert à rien.
De la hauteur, elle veut toujours que j'en prenne plus, ma femme, c’est Madame Plus. Elle m’a relooké, foutu des talonnettes, et roule ma poule, défonce les tous ! Mais c’est pas si facile que ça, cocotte. Je suis déjà Premier ministre, c’est pas si mal pour un mec qui a juste une licence d’histoire à Tolbiac.
"Moi, président, maintenant", ça va pas être possible
Venons en au "moment". C’est bien entendu celui de la présidentielle. Choix cornélien ! Soit j’attends avec déférence mi-décembre que le président brigue son second mandat, ce qu’il ne va évidemment pas manquer de faire, vu qu’il n’a plus la lumière à tous les étages, et dans ce cas je tente la primaire en janvier, et Montebourg m’explose. Soit je ne dis rien, je fais le gros dos, et je me présente après la primaire, et Macron m’explose.
Bref, "moi, président, maintenant", c’est très mal barré. "Je veux être à la hauteur de la responsabilité du moment". Le vrai sens de cette phrase c’est : je ne veux pas sombrer dans l’alcool et la drogue le jour où je vais retourner à Evry.
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