Si j’étais... Brad Pitt
Les acteurs Brad Pitt et Angelina Jolie vont divorcer. L'acteur a la réputation d'un homme souffrant de plusieurs addictions. Il paraît même qu'il aurait une, voire des, liaisons extraconjugales. Bref de quoi attirer l'attention de Karl Zéro.
Si j’étais Brad Pitt, j’aurais évidemment fumé un pétard avant de venir, et malgré l’heure matinale, avalé force calva au comptoir des Ondes; en bas de la Maison de la radio, avant de monter à quatre pattes dans ce studio.
Pour me sentir encore plus dans la peau de Brad Pitt, je dois d’ailleurs vous avouer que je l’ai fait, en grand professionnel qui se respecte. Mais même si je suis fait comme un rat, si j’ai refusé TMZ, CNN et ABC pour venir m’exprimer dans la matinale de Mme "Synthèse", c’est parce que j’ai deux-trois vérités à rétablir. Quatre-six vérités, même, hein, que seuls les français (qui ont su conserver, paraît-il, l’esprit gaulois) pourront comprendre, car ce sont des fucking bons vivants !
Je sais que certains d’entre vous se disent : "Mais enfin, on est sur la chaîne d’info en continu du service public, pourquoi il y a Brad Pitt qui nous parle ? Défoncé en plus !" Excusez-moi mais voyez-vous, l’info de la semaine qui a fait le tour du monde et explosé la twittosphère, c’est quand même plus mon Brangelina-divorce que le meeting de François Fillon au Cirque d’Hiver. Alors voilà : Angelina me reproche, selon les mots de son avocat, "un problème de gestion de la colère". A moi ? Moi qui suis la zénitude même ? A côté duquel même le dalaï lama ressemble à Sarkozy ?
Six enfants qui parlent 63 langues
Moi coléreux ? Pas du tout. MAIS PUTAIN C’EST VRAIMENT UNE ENORME SALOPE CELLE-LÀ ! Comment ne pas être légèrement énervé quand on supporte depuis dix ans six foutus gosses qui parlent au moins 63 langues différentes, qui n’en font qu’à leur tête parce que madame a lu trop lu Françoise Dolto, pendant que moi, je me tape tout, les changer, les nourrir, faire risette dans des langues inconnues, la prière dans six autres, faire les courses pour six menus différents, plus la vaisselle et le ménage?
Dans parité il y a parité, on partage, là c’était devenu le monde à l’envers. L’homme réduit à un tel degré d’esclavage ! La nuit, j’en pleurais des heures, au téléphone, avec Eric Zemmour ! Moi, Brad Pitt, le bogosse que toutes les filles du monde rêvaient de voir arriver torse nu, défoncer leur porte, leur vie et le reste, réduit à l’état de souillon, de boniche, pendant que Mme Jolie se pavanait à l’ONU, devenue la Mère Teresa glamour de toutes les causes humanitaires ?
Bon allez, je me calme, excusez moi. J’en ai gros sur la patate. Vous avez du calva ici ? On peut fumer ? Non ? Pfff ! La France n’est plus ce qu’elle était. On n'a plus rien le droit de faire, ici. C’est pour ça qu’on a vendu la baraque dans le Midi, d’ailleurs.
L'heure de la revanche a sonné
Le pognon, c’est Angelina qui va le récupérer. Et ses gosses avec. Bon vent, Mme Jolie ! Et Marion Cotillard, vous y pensez ? La pauvre petite ! Alors qu’elle attend un deuxième enfant de mon ami Guillaume, son mari, Angelina nous a fait surveiller par un détective privé sur le tournage d’Allied dont on partage l’affiche. Histoire de voir si des fois ça serait pas moi le père ! Absurde ! Si j’avais voulu un enfant avec Marion, on l’aurait adopté. J’ai un coupe-fil.
Si j’étais Brad Pitt, même si l’herbe m’a séché la peau comme une racine de cactus, j’aurais encore de beaux restes. Puisque je ne suis plus "aide à domicile" je vais pouvoir refaire du cinéma. L’heure de la revanche a sonné. Fini, les photos avec six poussettes, six paquets de Pampers, et l’air épuisé du gentil papa. Je vais tourner dix films par an, et tirer au moins autant de gonzesses par films.
Et l'humanitaire, alors ?
Ah oui, parce qu’en plus, j’étais fidèle à Mme Jolie ! Alors qu’elle ! J’ai pas de preuves hein, mais dans l’humanitaire, à ce qu’on m’a dit, ça y va ! Ban Ki-moon, je le sais, il lui tournait autour. Je lui ai dis "Ki-moon, tu passes ton chemin. Move !" Sans parler de votre abbé Pierre, il avait pas non plus ses yeux dans sa poches, le lascar ! Kofi Annan aussi, avec elle il était comme un maboul. Il roulait ses gros yeux. "La lutte contre les violences sexuelles commises sur les zones de conflit" elle avait bon dos ! Kofi lui faisait des sextos. A faire pâlir Morandini.
Bon, j’arrête là. Ça m’a fait du bien de vider mon sac. Je redescend aux Ondes finir ma bouteille. Vive le France.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.