Croix gammées, croix gommées
L’autre info est à Berlin ce matin…
C’est le blog suisse Tilllate, sur le site 20 minutes, qui raconte l’initiative de dessinateurs berlinois. Ils ont décidé de lutter à leur manière contre des dessins très déplaisants…
Quel genre de dessins ?
Si la capitale allemande est recouverte de graffitis, souvent magnifiques, d’autres, le sont beaucoup moins, puisqu’il s’agit malheureusement de croix gammées.
Des croix gammées ?
Eh oui… Un artiste de rue nommé Ibo Omari explique que de plus en plus d'habitants signalent un boom des dessins de croix gammées. Il invoque pour expliquer cette fâcheuse résurgence la réédition en janvier 2016 de "Mein Kampf", le livre d’Adolphe Hitler, mais aussi pas mal de bouquins surfant sur le thème de l’immigration. On peut probablement rajouter la politique d’accueil de madame Merkel vis à vis des migrants et des réfugiés. Du coup les graffeurs, qui ne tolèrent pas que leur art soit utilisé pour propager des idées aussi sales ont décidé de modifier ces croix gammées, de les recouvrir. Alors ils les transforment en hibou, en moustique, en damier. Il y a une vidéo qui montre des artistes transformer les croix gammées, modifier les traits, le plus génial c’est vraiment le hibou. Ibo Omari et sept autres amis grapheurs ont lancé cette action avec un #, un mot clé, sur les réseaux sociaux, #PaintBack, depuis la fin avril. Mais ils discutent toujours avant d’intervenir avec les propriétaires des bâtiments tagués car ils ne veulent pas du tout travailler dans l’illégalité. Forcément ls ne transforment pas que des croix gammées, ils s’attaquent aussi à tous les messages racistes comme "Juden raus" (les Juifs, dehors ) ou encore "Deutschland den Deutschen" (l'Allemagne des Allemands). Et ils appellent tous ceux qui le souhaitent à agir comme eux. C’est un peu triste de constater que plus de 70 ans après la fin de la guerre, il y a des nostalgiques du nazisme. Mais ils ne sont pas que du côté des murs de Berlin. On peut aussi en croiser sur les réseaux sociaux, bien planqués, au chaud derrière leurs écrans. Albert Camus avait décidément raison, lui qui écrivit dans La Peste que "La bêtise insiste toujours"…
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