Demi billet
Ce matin, l’autre info est au Québec
J’ai fait une trouvaille que j’adore grâce à Radio Canada… J’ai découvert que des Québécois coupent leurs billets de la monnaie royale canadienne en deux. Ça se passe en Gaspésie, une grande région côtière de l’est du Québec. Et cette monnaie coupée en deux s’appelle le demi.
Mais pourquoi ils coupent leurs billets ?
Pour se fabriquer une monnaie locale qui porte logiquement le nom de demi. Une monnaie qui circule donc de mains en mains depuis peu entre quelques Gaspésiens. Et chaque morceau de billet de la Monnaie royale canadienne vaut ainsi la moitié de la valeur du billet original.
Pardon mais à quoi ça sert ?
À créer une économie parallèle et hyper locale. Certains commerçants, pas tous, ont en effet décidé d’accepter les demis. Alors tout ça se fait par le bouche à oreille. Radio canada cite une commerçante de la ville de Caplan qui accepte le demi. Elle explique que le commerçant qui comme elle accepte d’être payé en demi fait comme une promesse : celle d’acheter local puisqu’il ne pourra pas acheter ailleurs avec ses demi billets que dans la zone où ils sont acceptés. C’est donc bien une démarche citoyenne qui a pour objet de créer une économie parallèle qui ne peut se développer qu’en réseau et de manière assez localisée. Une monnaie qui ne permet pas de spéculer, ni de jouer, une monnaie qui doit circuler. Alors forcément pour le moment ce n’est pas très développé mais il y a quelques quebecois qui l’utilisent…
C’est légal ?
Bah on ne sait pas trop mais a priori oui puisqu’il reste toujours possible de recoller deux demis pour faire un entier. Sauf qu’il faut avoir récupéré la moitié du bon billet avec le même numéro de série. En tout cas, là où ça me semble intéressant et disons très responsable c’est que ça peut permettre à chacun de visualiser la partie de son argent qu’il veut consacrer à l’économie locale. Prenons un québécois qui décide que sur 1.000 dollars, il coupe 100 dollars en deux. Eh bien il sait matériellement que ces 100 dollars, soit 10% de son budget, il ne pourra les investir que dans une économie très locale. Alors je ne vous cache pas qu’en ces temps de folie économique et financière, j’aime bien l’idée que nous puissions nous réapproprier nos monnaies, loin des folies des banques et des bourses. Et si on reprenait la main sur notre argent, Monsieur Bartolone, en coupant nos euros en deux ?
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