Knock, un charlatan moderne
Ce matin l’autre info est en Corrèze…
Plus précisément à Uzerche en 1925. Deux ans après la création de la célèbre pièce de Jules Romains, Knock, sur la scène du Théâtre des Champs-Elysées, le 15 décembre 1923, par le comédien Louis Jouvet. En 1925 le cinéaste René Hervil porte la pièce à l’écran. C’est à Uzerche, en Corrèze, que seront tournées les scènes extérieures de cette version muette du film tandis que les intérieurs seront tournés à Neuilly. Dans ce film ce n’est pas Jouvet qui joue Knock ; c’est Fernand Louis Adelin Fabre.
"Knock"sera projeté à Uzerche, ville où il a été tourné il y a 90 ans
L’histoire débute en 2010. Alain Besse, qui est le responsable de la Commission Supérieure Technique du secteur Diffusion parle à Sophie Dessus, la maire d’Uzerche, de cette version de Knock tournée dans sa ville. Début 2011, la Cinémathèque Française met à disposition de la ville les bobines du film. Les Uzerchois découvrent leur ville en 1925 et les habitants de l’époque en figurants. À l’issue de cette projection, la municipalité décide d’en obtenir une copie mais le film conservé aux archives du Centre National du Cinéma pose des problèmes de droits. Il aura fallu près de 5 ans pour obtenir les droits de numérisation et de diffusion du film. Mais ce week end il sera enfin projeté et vendredi le film, muet, sera accompagné au piano pendant toute sa durée, par un pianiste. Au bon vieux temps du muet ça se passait comme ça… L’événement a lieu au cinéma Louis Jouvet, évidemment. L’entrée est libre dans la limite des places disponibles.
"Knock" une tragédie trés actuelle
Alors au premier abord Knock c’est une satire du monde médical. Mais pas seulement… Comme le disait le grand homme de théâtre Georges Pitoeff à Jouvet, Knock « C'est l'affreuse tragédie de notre époque qui s’exprime… ». Une tragédie très actuelle. Knock est une charge féroce contre la communication, les manipulateurs, les charlatans. On y voit un bonimenteur profiter de l’incroyable crédulité des hommes.Le docteur Parpalaid vend au Dr Knock un cabinet sans clientèle. Knock va alors tout faire pour convaincre chaque habitant que « les gens bien portants sont des malades qui s’ignorent » . Au bout du compte, tout le village finira alité. Même le docteur Parpalaid, le prédécesseur de Knock, finira par être persuadé qu’il est souffrant. Alors, il y a bien sûr de vrais malades, mais un médecin qui convainc tout un village qu’il va mal, ce n’est pas un peu la tactique du Front national ?
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