Le wagon perdu
Ce matin, l’autre info est dans le Loiret
C’est l’édition du Loiret de la République du Centre qui publie une information qui pourrait avoir un vrai retentissement historique. Tout commence à une centaine de mètres d’une petite route reliant Ascoux à Vrigny…
Que trouve-t-on là ?
Au bout d’un chemin de terre défoncé apparaît un wagon en bois sans essieux. Il porte un numéro : 350038. Personne ne sait comment, ni quand il est arrivé là, sachant qu’il est à cinq kilomètres de la première ligne de chemin de fer.
Et le champ où il est posé appartient à quelqu’un ?
L’exploitant qui travaille sur la parcelle depuis 1989 l’a acquise il y a trois ans. Il explique qu’il a toujours connu la voiture SNCF. Lorsqu’il était gosse, le wagon était déjà là. Questionné par David Creff de la République du Centre, l’exploitant agricole se souvient qu’il y a une quinzaine d’années, un homme vivait dans le wagon Il avait l’eau et le téléphone, mais pas l’électricité. Eh oui les téléphones à cadran marchent sans prise électrique ; jen ai un chez moi ; il est juste branché sur la prise de téléphone. Selon l’agriculteur la voiture SNCF a toujours été une sorte de refuge pour des ouvriers agricoles notamment. Il y avait même une sorte de hangar autour mais la tempête de 1999 l’a détruit.
Et à quoi a pu servir ce wagon ?
C’est là qu’on bascule peut être de l’anecdote pittoresque à la grande Histoire. Selon un archéologue de l’Institut de recherches archéologiques préventives, l’Inrap, intrigué par le wagon abandonné, ce type de wagon pouvait servir au transport des troupes sur le front mais aussi à celui des chevaux. D’ailleurs à l’intérieur, il y a des arceaux pour attacher les bêtes. Notre archéologue a même identifié un modèle similaire en gare de Langeais, dans l’Indre-et-Loire, où se trouve un wagon érigé en Monument national des évadés des trains de Déportation. Du coup on peut aussi imaginer que le wagon 350038 a pu servir à transporter des prisonniers au cours de la Seconde guerre mondiale. Pour vérifier cette hypothèse l’archéologue a envoyé des photos du wagon au Centre d’étude et de recherche sur les camps d’internement du Loiret, le Cercil. Attention, pour le moment il ne s’agit que d’une piste mais, au début des années 40, il y avait deux camps d’internement près de Vrigny, l’un à Pithiviers, l’autre à Beaune-la-Rolande. Madame Kosciusko Morizet, il est très probable que 60 ans après la fin de la guerre, nombre de nos campagnes abritent encore, sans que nous le sachions, des traces importantes de notre Histoire commune[null,null]. Ne faudrait il pas faire plus et mieux pour que ce passé si précieux ne s’efface pas ?
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