Nazis sur Meuse
Ce matin, l’autre info est dans la Meuse
Nous sommes tout près de Verdun, à la sortie de Combres-sous-les-Côtes, un petit village de 120 habitants. Il y a là un hangar agricole qui est pris en photo dans l’édition de Verdun de l’Est Républicain. Mais ce n’est pas un banal hangar…
De quoi s’agit-il alors ?
Les photos de la façade permettent d’en savoir plus. On y voit les initiales LHS . Il y a aussi ce message en anglais : "No trespassing : violators will be fucked". "Pas d’intrusion. Les contrevenants seront…" Il n’est pas nécessaire de traduire "fucked". D’après la journaliste de l’Est Républicain, le mot "fucked" a remplacé le mot "killed" ("tués"") qui figurait avant, à la demande des gendarmes.
LHS qu’est ce que c’est ?
Les HammerSkins. Skin comme skinheads. Ce sont des nazis. Des nazis et pas des "néo nazis" comme l’Est Républicain l’écrit. "Néo-nazi" ça ne veut rien dire. Ils n’ont rien de "néo". Ce sont des nazis… Un peu d’histoire… Les Hammerskins sont des suprémacistes blancs. Leur mouvement a été fondé à Dallas (Texas) en 1988. Le suprémacisme blanc ? C’est la croyance en la supériorité des blancs. La Hammerskin Nation prône une idéologie nazie et raciste et tous les moyens sont bons pour l’imposer.
Au départ ces braves gars étaient installés à Toul dans un hangar sur une zone industrielle. Ils y ont organisé des rassemblements qui ne sont pas passés inaperçus. Puis ils en sont partis. Ils s’étaient fait oublier depuis 2013 et puis le 9 mai dernier un message est tombé sur leur page officielle Facebook. Une simple invitation à l’inauguration de la Taverne de Thor, leur "couverture". Ce vernissage privé où sont venus une centaine de personne s’est déroulé sous surveillance. La mairie avait été prévenue de la fête par l’homme qui a acheté le hangar. Depuis, les autorités surveillent le lieu et ses occupants.
Mais les habitants du coin sont inquiets. Une pétition en ligne circule dans laquelle des citoyens s’opposent à la présence de nazis dans la commune. Elle a déjà recueilli près de 1.000 signatures. Pour le moment, la maire reste silencieuse. Les conseillers départementaux communistes Jean Picart et Marie-Astrid Strauss ont, eux, publié un courrier qu’ils adressent à tous les maires du secteur dans lequel ils dénoncent "la présence de néonazis sur un lieu qui a vu tomber 12.000 soldats héroïques". En effet, Combres est à côté d’Eparges où eut lieu une terrible bataille entre les armées française et allemande en 1915.
Xavier Bertrand, que doit faire le politique face à de tels dangers publics ?
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