T'as vu l'info ? Des oh ! et débat
Les commentaires qui ont fait suite au débat télévisé de lundi sont nombreux et parfois incisifs sur tel ou tel candidat. Cela n'a pas échappé à Guy Birenbaum.
Je suis déçu de l’annulation du second débat à onze sur le service public. Mercredi 5 avril, je ne savais pas trop ce que j’avais vraiment pensé de cet exercice inédit de démocratie. Je pensais qu’ils étaient trop, que c’était fouillis. Et puis j’ai découvert les réactions de certains politiques et même d’éditorialistes qui ont été choqués par le comportement de certains des "petits" candidats, notamment Philippe Poutou. J’ai vu des images d’Anna Cabana, du JDD, et de Bruno Jeudy, de Paris Match reprocher sur BFM TV, juste après le débat, à Philippe Poutou son irrespect.
Un candidat "débraillé"
J’ai vu aussi l’ancien ministre, Luc Ferry, publier sur le réseau social Twitter les messages suivants : "Avec @PhilippePoutou débraillé en marcel pour représenter les ouvriers, pas étonnant qu'ils aillent massivement chez Le Pen". Heureusement que Luc Ferry est philosophe ! Outre que monsieur Poutou n’était pas du tout en "marcel", des propos aussi méprisants tenus par des gens pourtant intelligents montrent, mieux que des heures d’analyses sociologiques ou que la lecture de l’œuvre intégrale de Pierre Bourdieu, la coupure, le gouffre, le grand canyon qui sépare désormais une grande partie des Français et une bonne partie de l’élite journalistique et politique.
Nombreux devant l'écran
Sans compter que l’audience du débat (plus de six millions de téléspectateurs) montre bien qu’il y avait une grande attente. Jamais nos compatriotes n’ont été aussi indécis et aussi nombreux à envisager l’abstention. Du coup, un second débat à onze sur le service public aurait permis d’autres clarifications grâce aux "outsiders" qui ont fait sortir les "gros" candidats de leur zone de confort. Il faudra s’en passer, je le regrette. Je dédie pour finir ces quelques notes de musique aux arbitres des élégances et du respect :
Le dicton du jour
À la Saint Marcellin, de ce deuxième débat me voilà orphelin.
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