T'as vu l'info ? Le Sénat est contre contre l’interdiction des emplois familiaux parce que la famille, c'est sacré
Le Sénat s’est prononcé, cette nuit, contre l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires. Cela n'a pas échappé à Guy Birenbaum.
La nuit, c’est toujours le moment que choisissent les politiques pour faire leur coup en douce. Cette nuit du mardi au mercredi 12 juillet, encore, ça n’a pas loupé, le Sénat s’est prononcé contre l’interdiction des emplois familiaux pour les parlementaires. Evidemment, vous vous souvenez qu’au cœur de l’affaire Fillon, on avait beaucoup parlé des emplois d’assistants parlementaires occupés par des membres de la famille des politiques. Eh bien voilà, les sénateurs ne veulent pas qu’on interdise aux parents des politiques de travailler avec eux.
Bien sûr, le gouvernement pourra réintroduire cette disposition à l’Assemblée nationale, mais je ne suis pas surpris par les résistances des sénateurs. Mediapart puis Le Monde ont montré que les emplois familiaux dépassaient la centaine à l’Assemblée. Concernant le Sénat, au 31 décembre 2016, le Sénat affirmait à Public Sénat que 59 collaborateurs familiaux étaient comptabilisés sachant que selon le règlement du Sénat, un sénateur ne peut déjà employer qu’un membre de sa famille.
Les familles d'épiciers et de bouchers s'en étranglent encore
Je vais choquer les sénateurs, pardon président Larcher, mais un membre de la famille, c’est déjà un de trop. Je me souviens qu’au début des ennuis de François Fillon, Dominique Bussereau, ancien ministre et alors député Les Républicains, avait tenté d’expliquer qui si on interdit aux hommes politiques l'emploi d'un conjoint, "il faudra l'interdire pour les épiciers, les bouchers". Petit fils et gendre d’épiciers, je m’étais étranglé. Comme si on pouvait comparer un épicier travaillant en famille, un petit commerçant payé par les achats de ses clients, à des élus payés par l’argent public !
J’ai un conseil pour ceux des politiques qui n’ont toujours pas compris qu’argent public, ça ne veut pas dire argent qui doit financer toute leur famille ! Quand ces emplois familiaux seront enfin totalement interdits, ils pourront toujours se consoler en chantonnant un air qui leur rappellera le bon vieux temps. Quand le sénateur, madame, fifille, fiston, les cousines et les neveux pouvaient encore espérer que les mandats, les fonctions et même les jobs politiques seraient toujours comme des privilèges dont on hérite et qu’on se partage. En famille.
Le dicton du jour
À la Saint Olivier, je le sens que je vais me faire engueuler par Gérard Larcher.
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